Il y a peu, j’ai fait un voyage de groupe avec mon comité d’entreprise au Mexique. Alors évidemment, nous avons eu droit à toute la panoplie de classiques : tacos, nachos, desperados, sombreros et tutti quanti. Si les nuits étaient consacrées à la fête, les journées étaient consacrées aux visites. Nous avons pu découvrir certains trésors archéologiques du pays. Si vous pensez certainement immédiatement à la civilisation inca, j’aimerais vous parler ici d’une civilisation plus ancienne et moins connue que j’ai découverte en visitant El Tajín. Ce site est en effet le plus important témoignage de la civilisation totonaque. Il a été baptisé El Tajín en l’honneur du dieu totonaque du tonnerre, de la foudre et de la pluie. Il se situe dans l’Etat de Veracruz, qui s’étend le long du centre de la côte atlantique mexicaine. La petite ville de Papantla, aux environs de laquelle se trouvent les vestiges de l’ancienne cité d’El Tajín, est située au milieu de cet État. Seule une petite partie du site a été fouillée et les portions mises au jour sont hélas souvent victimes des pilleurs. Mais c’est tout de même l’une des découvertes archéologiques précolombiennes les plus fascinantes qui soient, où l’on trouve plusieurs édifices monumentaux et inhabituels. À l’origine capitale des Totonaques, El Tajín était à son apogée, entre 800 et 1150. Elle commença ensuite à décliner et finit par être mise à sac et incendiée au début du XIIIe siècle par les Chichimèques, des Indiens guerriers et nomades. Une petite population demeura, mais la ville avait été complètement abandonnée quand les Espagnols arrivèrent au XVIe siècle. Si tout le site est fascinant à visiter, la pyramide des Niches reste l’édifice le plus impressionnant du site. Ce bâtiment cérémoniel, à l’origine coiffé d’un petit temple, est en fait une pyramide escarpée dont les six niveaux forment 365 niches. C’est un chef-d’œuvre d’architecture précolombienne qui montre bien l’importance astronomique et symbolique du site. La cité était apparemment célèbre pour ses jeux de balle et comporte 17 terrains de jeu. Les indices que détient El Tajín au sujet des anciennes cultures du Mexique sont inestimables. Arpenter ses rues où l’histoire est omniprésente s‘avère une expérience émouvante qui provoque de légers frissons. Si vous avez l’occasion de vous y rendre un jour, n’hésitez pas une seule seconde. D’ailleurs, je vous mets le lien vers l’agence de voyage de groupe par laquelle ma femme et moi sommes passés. Il ne reste plus qu’à faire vos bagages. Direction El Tajín ! Je vous laisse le lien vers cette agence qui organisa ce voyage de groupe pour comité d’entreprise – ils sont très bons.
Si je m’applique à rassembler les conditions a l’aide desquelles, dans le cas le plus heureux, un philosophe de naissance échappe au danger d’être écrasé par les travers des esprits actuels que je viens de décrire, j’en arrive à faire une remarque singulière. Ces conditions sont précisément en partie celles qui, d’une façon générale, accompagnèrent le développement de Schopenhauer. A vrai dire, il fut aussi soumis à des conditions opposées. Sa mère, vaniteuse et bel esprit, lui fit approcher de près et d’une façon terrible ce travers de l’époque. Mais le caractère fier et librement républicain de son père le sauva en quelque sorte de sa mère et lui procura ce dont un philosophe a besoin en premier lieu: une virilité inflexible et rude. Ce père n’était ni fonctionnaire ni savant. Il fit souvent avec le jeune homme des voyages dans des pays étrangers. Autant d’avantages pour celui qui doit apprendre à connaître, non point des livres, mais des hommes, à vénérer, non point des gouvernements, mais la vérité. Il apprit à temps à ne pas être assez ou trop sensible à l’étroitesse nationale. En Angleterre, en France, en Italie, il ne vivait pas autrement que dans sa propre patrie et l’esprit espagnol lui inspirait une vive sympathie. En somme, il ne considérait pas que c’est un honneur d’être né parmi les Allemands et je ne crois pas que les nouvelles conditions politiques eussent modifié son opinion. Il estimait, comme on sait, que l’unique tâche de l’Etat consiste à offrir la protection au dehors, la protection à l’intérieur et la protection contre les protecteurs, et que, lorsque l’on imagine pour l’Etat d’autres buts que ceux de protéger, ce but véritable peut facilement se trouver compromis. C’est pourquoi, au grand scandale de ceux qui se nomment libéraux, il légua sa fortune aux descendants de ces soldats prussiens qui, en 1848, étaient tombés dans la lutte pour l’ordre. Il est probable que, dorénavant, le fait que quelqu’un considère simplement l’Etat et les devoirs de celui-ci, constituera de plus en plus une preuve de supériorité intellectuelle. Celui qui a en lui le furor philosophicus n’aura même plus le temps, de s’adonner au furor politicus et il se gardera sagement de lire tous les jours des journaux, ou encore de se mettre au service d’un parti. Quand la patrie est véritablement en danger, il ne faudra néanmoins pas hésiter un instant à faire son devoir. Tous les Etats sont mal organisés, quand ce ne sont pas exclusivement les hommes d’Etat qui s’occupent de politique et la pléthore des politiciens mérite de faire périr ces Etats.
Emmenée de force dans un camp militaire, l’une a été attachée et violée durant deux mois. Une autre a été kidnappée par des soldats et violée cinq nuits d’affilée: l’enlèvement systématique de femmes et de filles, transformées en esclaves sexuelles est une nouvelle facette terrifiante de la guerre au Soudan du Sud. Des dizaines de témoignages recueillis par un journaliste de l’AFP dans l’État septentrional reculé d’Unité, un des principaux champs de bataille du conflit qui ravage le pays depuis plus de 21 mois, mettent en lumière une pratique récurrente, jusqu’ici dans l’ombre, d’enlèvements de femmes, emmenées et attachées dans les campements des forces progouvernementales, où elles sont réduites en esclavage et régulièrement violées. Nyabena, 30 ans et mère de cinq enfants, a été capturée par des soldats qui ont attaqué en avril son village du comté de Rubkona. Les garçons et les hommes ont été abattus. Les maisons pillées et incendiées. Les filles et les femmes rassemblées et emmenées, à pied, avec celles d’un village voisin, vers le comté de Mayom. La zone est le fief du général Matthew Puljang, chef d’une milice ethnique Bul Nuer, alliée à l’armée sud-soudanaise loyale au président Salva Kiir, qui affronte depuis décembre 2013 les forces rebelles menées par l’ancien vice-président Riek Machar. Durant la journée, Nyabena est mise au travail, sous surveillance, portant biens et nourriture pillés, allant chercher de l’eau ou sarclant les potagers des soldats. La nuit, elle est attachée aux autres femmes, à la disposition des miliciens. «Quand un soldat voulait avoir des rapports sexuels, il venait, nous détachait et nous emmenait. Quand il avait fini, il vous ramenait et vous rattachait», raconte-t-elle, ramenant ses coudes derrière le dos pour montrer la façon dont elle était liée. Celles refusant de travailler ou se défendant contre leur violeur disparaissaient. «Le matin, on découvrait qu’elles n’étaient plus là», raconte Nyabena, estimant que dix de la quarantaine de femmes de son groupe se sont ainsi volatilisées. Un expert militaire estime que des milliers de femmes ont été enlevées durant l’offensive, menée dans l’État d’Unité entre avril et juillet par l’armée sud-soudanaise et la milice du général Puljang, qualifiée par des enquêteurs de l’ONU de «politique de terre brûlée». Ces sévices viennent allonger la déjà très longue liste d’atrocités à grande échelle dont se sont rendus coupables les deux camps qui s’affrontent depuis 2013 au Soudan du Sud, né 29 mois plus tôt sur les décombres de décennies de guerres d’indépendance, ayant pris fin en 2005 et qui n’aura connu que de brèves années de paix. Les combats et les pluies limitent considérablement l’accès à certaines zones du pays, dont l’État d’Unité qualifié par des humanitaires de «trou noir en terme d’informations». «Personne ne sait ce qui se passe dans le comté de Mayom», où nombre des victimes interrogées par l’AFP ont été emmenées, explique un enquêteur d’une organisation humanitaire, chargé de rassembler des données sur les violations des droits de l’homme. «Dans tous les comtés du sud d’Unité, c’est la même chose: les femmes qui parviennent à fuir (lors des offensives) ont de la chance. Les autres sont enlevées et violées, ou tuées», ajoute-t-il, «l’enlèvement des femmes semble être systématique», elles peuvent rester prisonnières «une journée, ou plus, ou pour toujours». Nyamai, 38 ans et mère de cinq enfants, enlevée dans le comté de Koch, a passé la plupart du temps attachée. Dix soldats faisaient parfois la queue la nuit pour abuser d’elle. Quand elle les a implorés «qu’un seul s’occupe d’elle», elle a été battue. Nyatuach, elle, n’a plus de nouvelles de deux de ses trois filles adolescentes, depuis leur enlèvement lors de l’attaque de leur village. Mais elle sait tout de leur calvaire, depuis que la troisième, 17 ans, est revenue avec trois de ses nièces, toutes «très malades et très maigres». Elles «étaient faibles et, tellement d’hommes ayant eu des rapports avec elles, des fluides s’écoulaient de leurs corps», explique Nyatuach, décrivant une incontinence provoquée par une fistule obstétrique – une déchire de la paroi entre le vagin et la vessie ou le rectum -, conséquence possible de viols particulièrement violents. «Quand les filles sont « cassées », ils s’en débarrassent», ajoute Nyatuach, pour expliquer que celles qui ne peuvent plus en supporter plus sont libérées ou tuées. Rebecca a retrouvé sa fille de 12 ans au lendemain de l’attaque de leur village du comté de Koch. «Ces gens se sont servis de moi», a raconté la fillette à sa mère. Rebecca a fait bouillir de l’eau et a lavé sa fille avec des linges chauds. «On n’y peut rien», lui a-t-elle expliqué, «c’est comme ça».