La SNCF expérimente des nouvelles technologies pour détecter les comportements ou les bagages suspects, a t-elle expliqué mercredi à l’AFP, tout en appelant à confier de nouvelles prérogatives à ses agents de sécurité, comme le prévoit une proposition de loi en débat à l’Assemblée. Face au « caractère exceptionnel » de la menace terroriste après les attentats de Paris, la SNCF teste par exemple un logiciel d’analyse comportementale qui pourrait être intégré à ses 40 000 caméras de surveillance, a détaillé le secrétaire général de l’entreprise publique Stéphane Volant. Il est fondé « sur le changement de température corporelle, le haussement de la voix ou le caractère saccadé de gestes qui peuvent montrer une certaine anxiété », a-t-il décrit. Le dirigeant souligne que l’expérimentation en cours dans plusieurs gares est réalisée « en conformité avec la loi et sous le contrôle de la Commission nationale de l’information et des libertés (CNIL) ». « On teste pour savoir si ça n’identifie que les gens qui ont une intention négative, un agresseur, ou un “tripoteur”, mais aussi l’acceptabilité sociale », pour voir si les voyageurs sont prêts à accepter de telles technologies, une fois l’état d’urgence levé. Des caméras qui détectent des colis suspects car restés trop longtemps au sol sont aussi en cours d’expérimentation. La SNCF s’interroge également sur la possibilité d’équiper ses agents de caméras portatives.
Cette inspiration que la droite française pourrait aller chercher en Espagne : Ciudadanos, le parti qui double les partis traditionnels et plombe Podemos. Comment expliquer que Ciudadanos apparaisse comme plus crédible que Podemos pour « bouleverser » la vie politique espagnole ? A quels besoins de la part des électeurs répond-il ? Le dernier sondage publié il y a quelques jours par El País place désormais les deux formations au coude-à-coude. C’est que l’opinion reste très volatile. Elle a pu être échaudée par ce que certains appellent la capitulation de Syriza face aux différents acteurs de la Troïka. En janvier, justement, c’est après la victoire de Syriza que les Espagnols ont porté Podemos au zénith des enquêtes d’opinion… Depuis, quelques revirements programmatiques ont aussi pu être reprochés vis-à-vis du parti de Pablo Iglesias. Ce dernier ne parle plus de nationaliser des secteurs clés de l’économie, ou d’un audit de la dette espagnole plutôt que d’une annulation unilatérale. L’objectif de Pablo Iglesias, comme il l’a dit récemment, est bien sûr de donner des « garanties » de bonne gouvernance au pays. C’est ce qu’il fait, dans le domaine institutionnel, en reconnaissant que la remise en cause de la monarchie, redevenue populaire avec Felipe VI, n’est pas pour demain. Les seuls changements constitutionnels demandés ne touchent qu’à l’inscription de nouveaux droits sociaux dans le texte fondamental. Ciudadanos a habilement joué sur les craintes que pouvait inspirer le projet de Podemos. Il participe, lui aussi, au renouvellement d’une classe politique jugée corrompue et responsable du chômage (qui touche encore 23 % de la population active), tout en rassurant ceux qui voient déjà comme un pas dans le bon sens les résultats honorables du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy en matière de politique macro-économique. Ciudadanos, disent les Espagnols, c’est le Podemos de droite ! Comment définir l’identité de ce parti ? Quels en sont les fondements idéologiques, le projet, et par quel mode d’action souhaitent-ils le mettre en place ? Alberto Rivera, le leader de Ciudadanos, a donc contraint le parti de Pablo Iglesias à renoncer à son rêve d’hégémonie culturelle sur les classes moyennes paupérisées par la crise. Dans sa profession de foi, Ciudadanos affirme allier « libéralisme progressiste et socialisme démocratique ». Il est une « droite très française », affirmait récemment une revue de l’ultra-gauche. Il me semble que c’est vrai. En matière économique, le programme est franchement d’inspiration libérale. Un seul exemple peut suffire à s’en convaincre. En matière de droit du travail, Ciudadanos défend le contrat de travail unique. Ce qui fait d’ailleurs bondir les syndidats, qu’Albero Rivera a justement critiqué, le 1er mai dernier, pour se montrer présents dans les débats politiques. Idéologiquement, Ciudadanos peut aussi se définir comme un populisme. Il est apparu en Catalogne, en 2006, pour contrer la dérive indépendantiste des partis régionaux de gauche et de droite. Et bien-sûr pour y représenter, comme dans le reste de l’Espagne, une alternative à la corruption. Pour ce qui est de son projet national, sa défense de l’unité de l’Espagne est une constante. Ce qui lui permet de capitaliser de nombreuses sympathies. Les électeurs de gauche peuvent lui être gré de s’opposer un « droit à décider » des Catalans que Podemos promeut. Ceux de droite peuvent se retrouver dans son volontarisme légaliste. Ciudadanos recrute ses électeurs au sein des classes d’âges plus élevées que celles attirées par Podemos. Dans une Espagne plutôt vieillissante, cela en fait paradoxalement aussi un parti d’avenir.