Cette semaine, j’ai profité de ce qu’un ami se rendait à Aix-en-Provence pour l’accompagner dans son périple. Nos objectifs étaient pourtant bien différents : j’y allais pour me ressourcer en pleine nature, tandis que lui y allait pour effectuer un vol en avion de chasse ! (un cadeau que lui avait fait sa femme pour son anniversaire) Tandis qu’il enfilait donc son casque et sa combinaison, le coeur battant, je me rendis de mon côté à la montagne de Sainte-Victoire, pour une promenade sur un site d’exception. Encerclée par des villages qui ressemblent à des camps retranchés, la montagne résiste encore et toujours à l’usure du temps. Son nom évoque la victoire de Marius : en l’an 102 avant notre ère, des feux allumés sur ses pentes annoncent le triomphe des Romains sur la Barbarie. La Sainte-Victoire est le garant de la pérennité d’un lieu lié à l’histoire. Se colorant selon les caprices de la lumière, sa masse majestueuse de calcaire blanc, plantée là dans la plaine aixoise, impose le respect ou, dans le cas de Paul Cézanne, la fascination. Des restanques où poussent les lavandes à la lisière de la pinède, du rouge ocre vers le bleu du ciel, en se frayant un passage à travers arbrisseaux et bruyères, on parcourt un paysage que l’on retrouve dans les tableaux du maître. Mais c’est bien en chaussures de marche qu’on profite le mieux du lieu. Au cours d’une promenade qui s’apparente à un pèlerinage, on arpente les sentiers ardus et caillouteux qui font le tour du massif en dévoilant les richesses de ses versants. La randonnée mène d’abord au prieuré, où se trouve un monastère datant du XVIIe siècle, non loin du sommet. Pas un bruit ; il émane de ce lieu une sensation de mystère qui contraste avec le foisonnement de la nature environnante. On continue quelques minutes jusqu’à la croix de Provence, une croix de fer érigée en action de grâce par la région qui a été épargnée par l’occupation prussienne. De ce point de repère, le panorama est remarquable. On gravit rapidement les derniers rochers de la brèche des Moines, poussé par l’idée que derrière cette ligne chapeautant la falaise abrupte se cache un trésor. Arrivé à un petit poste d’observation, le point d’orgue de la promenade, on reprend souffle. Et tandis que les éperviers et les corbeaux tournoient au-dessus des petits villages et des plaines bosselées, on se laisse envahir par la beauté et le silence et on savoure, en cet instant solennel, « l’éblouissement de la lumière et la fraîcheur du vent ». Au loin, un avion passe dans le ciel, et un ami hurle lorsque le pilote entame le second looping. Nos activités étaient aux antipodes l’une de l’autre. Mais chacun à notre manière, nous avons rechargé nos batteries lors de ce périple. Mon ami avec de fortes doses d’adrénaline, et moi avec de beaux paysages. Et vous, vous êtes plutôt avion de chasse ou randonnée ? Dans tous les cas, vous pourrez retrouver les infos sur le site du spécialiste de vol en L-39.
Absente pour boycott des JO d’été de 1988 à Séoul, la Corée du Nord disputera les prochains JO d’hiver organisés de nouveau en Corée du Sud et un sommet olympique samedi à Lausanne va préciser les conditions d’une participation plus significative sur le plan diplomatique que sportif. La présence de la Corée du Nord aux JO d’hiver n’est pas inédite. Pyongyang avait envoyé pour la première fois une délégation aux JO d’Innsbruck en 1964 et a participé à sept des 12 dernières éditions, la dernière fois à Vancouver en 2010. En 2014 à Sotchi, aucun Nord-Coréen ne s’était qualifié. Mais après une année de fortes tensions dans la péninsule, exacerbées par les multiples tirs de missiles et essais nucléaires menés par le Nord, l’envoi de Nord-Coréens à des JO organisés par le voisin honni marque un moment rare de publicité diplomatique positive pour l’olympisme et un espoir de détente. « Le CIO montre ainsi qu’il est devenu un acteur géopolitique incontournable, une sorte d’extra-ONU », analyse Eric Monnin, chercheur à l’Université de France-Comté à Besançon et auteur de l’ouvrage « De Chamonix à Pyeongchang: un siècle d’olympisme en hiver ». Pour autant, les décisions de principe et les propositions ont été adoptées entre les deux Corées, au niveau politique et diplomatique, loin de Lausanne. Il ne reste donc plus au CIO, puissance invitante, qu’à entériner cette participation et à en préciser les contours. Pour ce faire, le patron du CIO, Thomas Bach a convié trois délégations de Corée du Nord, de Corée du Sud et du Comité d’organisation des JO de Pyeongchang, à un « sommet » qui s’ouvre samedi à 09h30 (08h30 GMT) au siège du CIO à Lausanne. Nord et Sud seront représentés par le président de leur Comité national olympique respectif et par leur représentant au CIO, respectivement Chang Ung et Ryu Seung-min, ancien champion olympique de tennis de table. Les deux gouvernements seront aussi représentés par des « officiels de rang ministériel », précise le CIO. Thomas Bach sera, lui, entouré de deux membres de sa Commission exécutive, le Suisse Gian-Franco Kasper, président de la Fédération internationale de ski (FIS), et la Suédoise Gunilla Lindberg, qui a présidé la commission d’évaluation puis de coordination des JO de Pyeongchang. Pyongyang a proposé d’envoyer une délégation de 550 personnes à Pyeongchang, composée non seulement de sportifs mais également de pom-pom girls ou d’une équipe de taekwondo. Un seul couple nord-coréen de patinage artistique a réussi à se qualifier pour les Jeux, mais le Nord a laissé passer la date limite du 30 octobre pour les inscrire. Le CIO pourrait cependant entériner leur participation ainsi que celle de patineurs de vitesse et de skieurs. Les deux Corées se sont également accordées sur le principe d’une équipe de hockey féminine unie.