# Là où la raison s’achève
Je trouve tous les politiques un peu fous, à leur façon. Mais François Fillon, il est pour moi carrément dément. Marteau. Frappadingue. Bon à enfermer.
Voilà un député qui maintient sa candidature, malgré la situation dramatique dans laquelle il a plongé toute sa famille politique. On le soupçonne d’avoir puisé à tort dans la caisse du contribuable ? Il insiste. Il ne peut faire un pas sans qu’il soit accueilli par des manifestants ? Il continue. Il ne peut fournir la preuve de son innocence ? Il maintient sa candidature. Ses soutiens le désavouent ? Il ne renonce pas ! Chaque revers de fortune le rend plus virulent. Il suggère que c’est du courage, il s’érige résistant. Mais ses réactions sont totalement irresponsables. Lorsqu’il poursuit sa campagne malgré le scandale, il insulte notre pays, choque les observateurs étrangers. Dans beaucoup d’autres pays, un politique aurait été dans l’obligation de retirer sa candidature dès le début du scandale. Quand celui qui fait toute sa campagne sur la moralité en politique ne respecte pas la parole donnée au début de l’affaire, c’est la confiance envers les élus qu’il affaiblit. Cette confiance était déjà bien fragilisée, mais là, on atteint un nouveau degré dans l’imposture. Quand il hurle au complot médiatique, il va plus loin que Sarkozy : c’est le fondement même de la démocratie qu’il envoie aux orties. Lorsqu’il déclare qu’il peut faire sans les élus, il se comporte plus mal, à certains égards, qu’un Donald Trump. Le mystère reste entier : pourquoi François Fillon ne renonce-t-il pas ? Entend-il tenir jusqu’au 17 mars où plus aucun LR ne pourra le supplanter ? Pense-t-il vraiment persuadé d’aider la France avec ses mesures ? Croit-il franchement qu’un député qui bafoue le droit, oublie ses promesses et calomnie la magistrature serait approprié ? En ce qui me concerne, le loser (dixit Sarkozy) est la pire calamité qu’aient connue la droite.