# Les JO et les Corées

Uncategorized @ 24 janvier 2018

Absente pour boycott des JO d’été de 1988 à Séoul, la Corée du Nord disputera les prochains JO d’hiver organisés de nouveau en Corée du Sud et un sommet olympique samedi à Lausanne va préciser les conditions d’une participation plus significative sur le plan diplomatique que sportif. La présence de la Corée du Nord aux JO d’hiver n’est pas inédite. Pyongyang avait envoyé pour la première fois une délégation aux JO d’Innsbruck en 1964 et a participé à sept des 12 dernières éditions, la dernière fois à Vancouver en 2010. En 2014 à Sotchi, aucun Nord-Coréen ne s’était qualifié. Mais après une année de fortes tensions dans la péninsule, exacerbées par les multiples tirs de missiles et essais nucléaires menés par le Nord, l’envoi de Nord-Coréens à des JO organisés par le voisin honni marque un moment rare de publicité diplomatique positive pour l’olympisme et un espoir de détente. « Le CIO montre ainsi qu’il est devenu un acteur géopolitique incontournable, une sorte d’extra-ONU », analyse Eric Monnin, chercheur à l’Université de France-Comté à Besançon et auteur de l’ouvrage « De Chamonix à Pyeongchang: un siècle d’olympisme en hiver ». Pour autant, les décisions de principe et les propositions ont été adoptées entre les deux Corées, au niveau politique et diplomatique, loin de Lausanne. Il ne reste donc plus au CIO, puissance invitante, qu’à entériner cette participation et à en préciser les contours. Pour ce faire, le patron du CIO, Thomas Bach a convié trois délégations de Corée du Nord, de Corée du Sud et du Comité d’organisation des JO de Pyeongchang, à un « sommet » qui s’ouvre samedi à 09h30 (08h30 GMT) au siège du CIO à Lausanne. Nord et Sud seront représentés par le président de leur Comité national olympique respectif et par leur représentant au CIO, respectivement Chang Ung et Ryu Seung-min, ancien champion olympique de tennis de table. Les deux gouvernements seront aussi représentés par des « officiels de rang ministériel », précise le CIO. Thomas Bach sera, lui, entouré de deux membres de sa Commission exécutive, le Suisse Gian-Franco Kasper, président de la Fédération internationale de ski (FIS), et la Suédoise Gunilla Lindberg, qui a présidé la commission d’évaluation puis de coordination des JO de Pyeongchang. Pyongyang a proposé d’envoyer une délégation de 550 personnes à Pyeongchang, composée non seulement de sportifs mais également de pom-pom girls ou d’une équipe de taekwondo. Un seul couple nord-coréen de patinage artistique a réussi à se qualifier pour les Jeux, mais le Nord a laissé passer la date limite du 30 octobre pour les inscrire. Le CIO pourrait cependant entériner leur participation ainsi que celle de patineurs de vitesse et de skieurs. Les deux Corées se sont également accordées sur le principe d’une équipe de hockey féminine unie.

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