# Les lettres posthume dans l’affaire Gregory
Dans l’une de ses quatre missives, adressée à L’Est Républicain, le premier magistrat de cette affaire hors-norme, qui s’est suicidé le 11 juillet, dénonce «la machine à broyer». Avant de se donner la mort le 11 juillet dernier à son domicile, dans la Sarthe, Jean-Michel Lambert, connu pour avoir été le premier juge d’instruction de l’affaire Grégory, a adressé un dernier message à ses proches, sous forme de quatre lettres. L’une d’elles, adressée à Christophe Gobin, journaliste à L’Est Républicain , a été rendue publique par le quotidien régional mercredi, avec l’accord de sa veuve. Dans cette missive manuscrite de trois pages, l’ancien magistrat, surnommé «le petit juge», revient longuement sur cette affaire hors norme qui a marqué sa vie à l’aube de sa carrière, et qui a connu de récents rebondissements. L’ancien juge avait 32 ans lorsque, le 16 octobre 1984, le cadavre du petit Grégory Villemin, 4 ans, avait été retrouvé dans la Vologne. Une affaire qui, semble-t-il, aurait été à l’origine de son suicide: «J’ai décidé de me donner la mort car je sais que je n’aurai plus la force désormais de me battre», a-t-il écrit dans ce document daté du 11 juillet. «Ce énième «rebondissement» est infâme. Il repose sur une construction intellectuelle, fondée en partie sur un logiciel», juge-t-il, en référence à la synthèse de gendarmerie qui a relancé l’affaire et aux récentes mises en examen du couple Jacob et de Murielle Bolle, témoin clé. Jean-Michel Lambert dénonce ensuite «la machine à broyer» qui «s’est mise en marche pour détruire, ou abîmer, la vie de plusieurs innocents», faisant notamment référence à «certains de ses confrères» qui «ont emboîté le pas avec une mauvaise foi formidable». S’il dit refuser d’être «un bouc émissaire».