Uncategorized @ 25 juin 2013, Commentaires fermés sur J’aime Bernard Tapie

J’aime bien Bernard Tapie. C’est un gars qui s’est fait, comme il a pu, et avec succès quoi que l’on en dise. Il n’a pas ou peu vécu au crochet des impôts des français – pas comme le président qui n’a jamais bosser de sa vie – toujours élu – et surtout il a fait preuve d’une réussite insolente en France. Pire, il a fait de la politique. Fallait pas faire de politique Nanard, parce que-eux, ils ne t’aiment pas. Et ils vont te le faire payer toute ta vie. Tu aurais du prendre l’argent et te la couler douce à Antigua. Au lieu de cela, Tapie est en garde à vue prolongée de 24 heures mardi par les juges enquêtant sur l’arbitrage controversé du litige qui l’opposait au Crédit Lyonnais sur la vente d’Adidas. L’enquête s’intéresse à des faits présumés d’escroquerie en bande organisée. Si les magistrats estiment au terme de sa garde à vue qu’il y a des indices concordants sur sa participation à une présumée escroquerie, il pourrait être mis en examen pour complicité ou recel de ce délit. Ce qui est très étonnant, c’est que l’on confond juste une chose : la procédure qui permet l’arbitrage, et le fonds du dossier lui-même, qui a été sérieusement éplucher, y compris par la juge Eva Joly dont on ne peut suspecter de fraterniser avec Tapie. Et tout ce qui préoccupe aujourd’hui reste la forme. Aujourd’hui, les enquêteurs veulent entendre ses explications sur l’arbitrage prononcé en sa faveur et qui lui a permis en 2008 d’obtenir 403 millions d’euros. Cette somme scellait officiellement la fin du litige opposant Bernard Tapie en tant qu’ex-propriétaire d’Adidas au Crédit Lyonnais après la revente par ce dernier de l’équipementier sportif au groupe Pierre-Louis Dreyfus en 1993. Un arbitrage sur lequel flotte un fort soupçon de partialité et qui vaut à trois de ses protagonistes d’être mis en examen pour « escroquerie en bande organisée » : Stéphane Richard, le PDG d’Orange qui dirigeait alors le cabinet de l’ancienne ministre Christine Largarde à Bercy, Jean-François Rocchi qui présidait le CDR chargé de gérer l’héritage du Crédit Lyonnais et Pierre Estoup qui siégeait au tribunal arbitral. Une instance qu’il n’y avait pas forcément lieu de solliciter dans ce genre d’affaires qui touche aux intérêts de l’Etat. Les juges cherchent par conséquent à connaître le cheminement de cette initiative à laquelle Bernard Tapie ne serait pas étranger au vu des déclarations recueillies par les enquêteurs auprès de Stéphane Richard. L’ex-directeur de Christine Lagarde leur a notamment fait état d’une réunion, tenue fin juillet 2007 en présence de l’homme d’affaires dans le bureau de Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Elysée. Très bien tout cela, mais sur le fonds, rien ne change sur l’affaire qui risque de donner encore raison à Bernard Tapie. Pour ceux qui sont intrigués par le personnage, je vous renvois à la page wikipedia du bonhomme.