Avez-vous normalement entendu parler de celui qui concerne le professionnel de la Silicon Valley qui a tout mis en œuvre dans le climat économique révélateur? Tout d’abord, le gars a vendu sa BMW et a choisi de prendre Uber pour aller au travail tous les jours; puis il a converti son garage vide en un appartement qu’il a loué sur Airbnb. Cela ne veut pas dire si cette histoire est valable ou non (beaucoup le croient); le simple fait qu’il existe indique que l’économie globale révélatrice est arrivée en grande quantité.Bien que vous ne trouviez aucune estimation actuelle de la capitalisation boursière générale, Uber, la société spécialisée dans le partage de lecteur, venait tout juste de coûter plus de 18 milliards de dollars et divers rapports sur l’emplacement d’Airbnb à 10 milliards de dollars. Maintenant que l’industrie est différente en ce qui concerne l’offre et la demande, que va-t-il se passer ensuite? Tout d’abord, la diversité. Ce système économique révélateur permettra de créer de nouvelles sociétés conçues pour permettre à un nombre croissant de clients de tirer parti des possibilités d’économie par les pairs. Selon Arun Sundararajan, professeur à la Stern School of Business de l’Université de New York, ce créneau est destiné à permettre à un certain nombre de sociétés de services de faciliter plus que jamais l’entrée dans l’économie du partage. «La prochaine vague de perspectives dans les entreprises sera celle qui examinera comment vous contribuez à la progression du climat économique révélateur», déclare Sundararajan, spécialiste de l’économie globale numérique et de l’économie de la révélation (parmi d’autres domaines) . «Cela signifie que les entreprises facilitent la tâche de chacun, mais qu’elles apportent vraiment du peer-to-peer dans l’existence de chacun.» Deux entreprises qui contribuent au concept de Sundararajan: Breeze et le groupe de leasing Evolve Getaway. San Francisco a commencé cette année à se structurer avec le système Breeze, qui offre aux clients une entrée semaine par semaine dans les véhicules qu’ils pourraient utiliser pour soutenir des emplois en tant qu’automobilistes dans le cadre d’autres programmes, tels que Lyft et Uber; Le co-créateur, Jeffrey Pang, décrit l’assistance comme un «égaliseur» pour ceux qui ont besoin de participer à une activité mais qui n’ont jamais d’autos.
La publication en anglais par Harvard university press du dernier livre de l’économiste Thomas Piketty fait événement. Revue de presse. Rareté des raretés dans le petit monde feutré de l’édition universitaire, la parution aux Etats-Unis du Capital au XXIe siècle (Seuil, 2013), le plus récent ouvrage de l’économiste français Thomas Piketty, a été avancée d’avril à mars, tant il était attendu. Capital in the Twenty-First Century (Harvard university press, 696 p., 35 euros) achève d’asseoir sa réputation dans le monde anglo-saxon. Déjà surnommé par certains le « inequality guru »,Thomas Piketty s’apprête à être adoubé par les économistes américains les plus éminents. Le 16 avril, il prononcera une conférence à la City university of New York, qui sera suivie par un commentaire livré par les économistes Paul Krugman, Joseph Stiglitz et Steven Durlauf (moins connu, ce dernier occupe une place d’influence depuis qu’il a co-dirigé la publication d’un dictionnaire The New Palgrave Dictionary of Economics (2008)). La conférence sera retransmise en direct sur Internet. La presse s’est déjà emparé de son livre et les éloges pleuvent. Le bihebdomadaire The American Prospect n’y voit rien de moins que le « Triomphe de Piketty ». Les critiques ne manquent pas non plus et portent notamment sur les propositions politiques avancées par l’auteur. Sans prétention d’exhaustivité, nous nous arrêtons ici sur les articles qui font le plus autorité et les points de débats qu’ils soulèvent.Capital Le célèbre économiste Paul Krugman vient de faire paraître un long article dans la New York Review of Books où il vante, sans retenue, les mérites du Capital au XXIe siècle. Thomas Piketty était déjà bien connu pour le travail statistique pionner mené avec Emmanuel Saez et Anthony Atkinson pour chiffrer les inégalités. Il passe maintenant à une nouvelle étape et son livre vient révolutionner notre manière d’aborder les disparités économiques en remettant les riches au centre du débat, souligne Paul Krugman. En annonçant l’avènement d’un « capitalisme patrimonial », ce livre « va changer la façon dont nous pensons notre société et l’économie ». Les conclusions sont en effet audacieuses. La redistribution des revenus irait désormais des salariés vers les détenteurs du capital, une tendance qui devrait s’accélérer, si rien n’est fait. La croissance (g) devrait en effet rester amorphe alors que le capital (r) se montrera plus performant, comme il a eu tendance à le faire historiquement. Une formule résume cette réalité. La synthèse qu’il opère force l’admiration, estime Paul Krugman. Cependant, « un tour de passe-passe fait sans duperie, ni malhonnêteté » entache « légèrement » la réussite de l’économiste français. La puissance du 1% des Américains les plus riches a cru pour des raisons que Thomas Piketty ne peut pas expliquer avec les outils développés. Les très hauts salaires sont après tout d’une « radicale nouveauté ». Bien que Paul Krugman y voit un manque de rigueur, il refuse de se montrer trop dur, tant il reste convaincu de la qualité, voire de l' »élégance » de ce livre. James Kenneth Galbraith, économiste keynésien, se montre lui franchement critique dans un article paru dans la revue Dissent. Ses propres travaux sur les inégalités, s’appuyant sur des données historiques et récentes, l’amènent à contester les prétentions de Thomas Piketty d’être « l’unique héritier de Simon Kuznets, le grand penseur des inégalités du milieu du siècle dernier » et que seule l’étude des registres fiscaux permet d’apprécier ce phénomène. « Ce qui est faux, martèle James Kenneth Galbraith. En vingt ans de recherche, l’auteur de ces lignes s’est intéressé aux registres des salaires pour mesurer l’évolution des inégalités. Un article publié en 1999 avec Thomas Ferguson arrive aux mêmes conclusions que Thomas Piketty. » Il lui reproche surtout de ne pas bien définir le terme de capital. Le professeur à l’Ecole d’économie de Paris ne distinguerait pas les revenus du capital productif et ceux générés par des actifs financiers. James Kenneth Galbraith estime en effet que l’ennemi, c’est la finance, et ne voit pas comment on peut développer une théorie de la croissance, le projet de Thomas Piketty, à partir de données qui n’ont rien à voir avec le capital productif, nécessaires pour faire tourner la machine.
Yanis Varoufakis a-t-il osé, en 2013, faire un doigt d’honneur à l’Allemagne? A ce stade, la réponse importe sans doute moins que la manière dont, dimanche soir, le présentateur vedette d’un talk show allemand a posé le cadre d’un débat avec le ministre grec des Finances. La mise en scène grotesque de l’exécutif grec prend place dans la lutte qui se joue entre Athènes et l’Eurogroupe. L’enjeu reste le maintien ou non de l’austérité dans le pays. On connaît le mot célèbre de Karl Marx à propos du coup d’Etat du futur Napoléon III, « l’histoire se répète, la première fois comme tragédie, la seconde comme farce. » Et de fait, il semble que la crise grecque de 2015 soit une répétition grotesque de celles de 2010 et 2012. Au milieu des réunions « de la dernière chance », voici que surgissent des débats étonnants, principalement entre Berlin et Athènes. Le dernier en date ne manque pas de piquant. Ce lundi, toute la presse allemande étaient emplie par la question, sans doute cruciale, de savoir si, réellement, Yanis Varoufakis a fait un doigt d’honneur symbolique à l’Allemagne lors d’une conférence donnée à Zagreb en mai 2013 – voici donc près de deux ans – quand il n’était encore qu’économiste. Invité, dimanche soir, dans le talk show de la chaîne publique allemande ARD présenté par le présentateur vedette Günther Jauch, ancien présentateur du jeu « Qui veut gagner des millions? », Yanis Varoufakis a dû assister à une vidéo où il présentait le doigt injurieux. Le ministre hellénique a aussitôt répondu que la vidéo était « truquée » et Günther Jauch a démenti ce démenti… De quoi passionner la presse la plus sérieuse outre-Rhin pour savoir si oui ou non le ministre grec avait insulté le peuple allemand…