Inconnu du grand public il y a encore quelques mois, Philippe Martinez est devenu l’opposant numéro un du gouvernement. On l’a vu place de la République haranguant les Nuit debout, vociférant en tête des cortèges, jetant des pneus dans le feu aux côtés des piquets de grève et menaçant sur tous les plateaux de télévision. Impossible de le rater. Le numéro un de la CGT ressemble à un dessin de Cabu : épaisse moustache noire que l’on dirait postiche, regard sombre, sourcils en broussaille et mèches mal ordonnées, la tête de l’emploi du gars qui veut en découdre. Sa détermination est totale : Martinez veut que Valls retire l’article 2 de la loi El Khomri qui renforce la négociation d’entreprise par le biais d’accords majoritaires. Une atteinte, selon lui, à la CGT, mieux représentée dans les accords de branches. Une lutte pour le pouvoir. Pour obtenir gain de cause, il abat toutes ses cartes : manifs, blocages des raffineries (il suffit d’une petite minorité), grèves dans les transports, arrêts des centrales nucléaires. Les journaux qui ont refusé de passer pleine page son communiqué ont été punis. La Filpac CGT qui tient les imprimeries les a empêchés de paraître. Seule l’Humanité était en kiosques. Vive la démocratie ! La colère de la CGT menace nos libertés d’aller, de venir, de travailler, de s’exprimer. Un pouvoir totalitaire. Sans compter l’affiche sur les violences policières mal venue et mal pensée. La totale ! Comment expliquer que, depuis son arrivée en 2015, la CGT ait adopté une ligne aussi dure ? Au congrès de Marseille qui l’a élu, le discours radical l’ayant emporté sur les modérés, il ne les a pas contrés. Pour être leur chef, il les suit. Tout le contraire de Bernard Thibaut qui, à Toulouse trois ans plus tôt, avait tenté de les faire taire : « Ce ne sont pas les décibels qui font la majorité. » Adopter une ligne dure permet aussi de réunir les militants derrière leur plus petit dénominateur commun : la lutte contre le Medef et le supposé libéralisme. L’enjeu est crucial : il faut regagner des parts de marché. Depuis quelques années, la CGT perd du terrain dans ses bastions et pourrait être détrônée par la CFDT. Alors, Martinez met le paquet. En 2010, Bernard Thibaut ne soutenait pas la grève dans les raffineries, la CGT chimie-pétrole en avait bloqué dix. En 2016, Martinez, lui, encourage les grévistes. En 2010, Charles Foulard, coordinateur CGT, voulait « virer Sarko ». Aujourd’hui, Martinez veut faire plier Valls. « J’irai jusqu’au bout », a rétorqué le premier ministre. Valls-Martinez, c’est le duel de deux pouvoirs affaiblis, qui jouent leur va-tout dos au mur. C’est le Catalan contre le Castillan. Qui va y laisser le plus de plumes ? 67 % des Français ont une mauvaise opinion de Martinez. Il faut savoir terminer une grève.
Bon, résumons : aujourd’hui, la droite de la droite française ne tient plus un discours raciste et antisémite, elle ne fait plus de la peine capitale une question de vie ou de mort, elle déteste la censure, elle croit au suffrage universel, et ses factions ne se commettent plus dans la rue. Bref, la droite dure et contemporaine peut se résumer par le désir extrême d’exiger l’application stricte des lois républicaines en matière de sûreté comme d’immigration. On est loin du fascisme qui lui est prêté obsessionnellement par les “antifascistes et antiracistes” de l’extrême gauche morale. De son côté, cette gauche “antifasciste” se caractérise aujourd’hui par un goût immodéré pour la violence urbaine et un mépris suprême pour la souveraineté des urnes ou le respect des lois de la République. C’est elle qui dresse la liste des malpensants à exclure du débat démocratique. C’est elle encore qui empêche les journaux de paraître lorsqu’ils ne veulent pas se coucher. C’est elle enfin qui aujourd’hui tolère et entretient le racisme antijuif, anti-Blanc ou antichrétien. Bref, plus besoin à présent de décodeur sophistiqué : les antifascistes autoproclamés sont des fascistes démasqués. Le problème c’est que, depuis que l’imposture syndicale ou politique est apparue aux yeux du plus grand nombre, depuis que leur imposture morale est connue, l’imposteur a perdu de sa superbe. Et, lorsque le masque tombe, apparaît un visage grimaçant, et notre démasqué en devient plus méchant.
Récemment, j’ai suivi un congrès très intéressant à Londres, la capitale britannique. Il y a notamment été question, entre deux séances de travail, du problème que représentent les lobbies. Un intervenant a en effet voulu démontrer comment les groupes de pression réussissent à devancer l’intérêt général. Son propos faisait clairement écho à mon propre point de vue sur le sujet. Les lobbies sont pour moi une catastrophe et l’une des grande sources de dysfonctionnement de notre société. Et ce pour une raison simple : ils ne représentent qu’eux-mêmes et non pas l’ensemble de la société. Durant leurs discussions avec le gouvernement, ils bataillent en effet pour les intérêts qui les arrangent, et ce au grand dam de ceux du reste de la société. Et ils influencent souvent de façon excessive les politiciens. Un groupe bien organisé obtient en effet plus d’attention de la part des médias, et par conséquent, des politiques. Et ces groupes d’intérêt sont de toutes sortes : que ce soit les banques ou les cheminots, chaque secteur d’activité est en soi un lobby désireux de tirer la couverture à soi, et peu importe si c’est au détriment du peuple. Tous ces groupes n’hésitent pas à prendre d’assaut les médias sur telle ou telle question où ils ont quelque chose à perdre ou des miettes à gagner. Le problème,c’est qu’un groupe peu organisé obtient logiquement moins d’attention de la part des médias sur ces mêmes questions. Et le contribuable appartient à cette deuxième catégorie de groupe. Du coup, chaque groupe d’intérêt réussit assez facilement à obtenir gain de cause, quand le citoyen est généralement passé à l’as. Pire encore, les mesures adoptées en faveur de ces groupes sont au final payés… par le contribuable. Cette trop grande efficacité des uns et cette incapacité à se faire entendre des autres aboutit au final à une pléthore de mesures préférentielles et de statuts d’exception qui astreignent le contribuable à débourser plus pour chaque groupe qui a réussi à imposer des mesures anti-concurrentielles en sa faveur. Pour finir sur une note plus légère, ce congrès à Londres m’a réellement conquis, en particulier pour son organisation aux petits oignons. Si la thématique vous intéresse, vous pourrez vous inscrire au prochain événement en suivant ce lien : http://www.seminaireslondres.com
La SNCF expérimente des nouvelles technologies pour détecter les comportements ou les bagages suspects, a t-elle expliqué mercredi à l’AFP, tout en appelant à confier de nouvelles prérogatives à ses agents de sécurité, comme le prévoit une proposition de loi en débat à l’Assemblée. Face au « caractère exceptionnel » de la menace terroriste après les attentats de Paris, la SNCF teste par exemple un logiciel d’analyse comportementale qui pourrait être intégré à ses 40 000 caméras de surveillance, a détaillé le secrétaire général de l’entreprise publique Stéphane Volant. Il est fondé « sur le changement de température corporelle, le haussement de la voix ou le caractère saccadé de gestes qui peuvent montrer une certaine anxiété », a-t-il décrit. Le dirigeant souligne que l’expérimentation en cours dans plusieurs gares est réalisée « en conformité avec la loi et sous le contrôle de la Commission nationale de l’information et des libertés (CNIL) ». « On teste pour savoir si ça n’identifie que les gens qui ont une intention négative, un agresseur, ou un “tripoteur”, mais aussi l’acceptabilité sociale », pour voir si les voyageurs sont prêts à accepter de telles technologies, une fois l’état d’urgence levé. Des caméras qui détectent des colis suspects car restés trop longtemps au sol sont aussi en cours d’expérimentation. La SNCF s’interroge également sur la possibilité d’équiper ses agents de caméras portatives.
Cette inspiration que la droite française pourrait aller chercher en Espagne : Ciudadanos, le parti qui double les partis traditionnels et plombe Podemos. Comment expliquer que Ciudadanos apparaisse comme plus crédible que Podemos pour « bouleverser » la vie politique espagnole ? A quels besoins de la part des électeurs répond-il ? Le dernier sondage publié il y a quelques jours par El País place désormais les deux formations au coude-à-coude. C’est que l’opinion reste très volatile. Elle a pu être échaudée par ce que certains appellent la capitulation de Syriza face aux différents acteurs de la Troïka. En janvier, justement, c’est après la victoire de Syriza que les Espagnols ont porté Podemos au zénith des enquêtes d’opinion… Depuis, quelques revirements programmatiques ont aussi pu être reprochés vis-à-vis du parti de Pablo Iglesias. Ce dernier ne parle plus de nationaliser des secteurs clés de l’économie, ou d’un audit de la dette espagnole plutôt que d’une annulation unilatérale. L’objectif de Pablo Iglesias, comme il l’a dit récemment, est bien sûr de donner des « garanties » de bonne gouvernance au pays. C’est ce qu’il fait, dans le domaine institutionnel, en reconnaissant que la remise en cause de la monarchie, redevenue populaire avec Felipe VI, n’est pas pour demain. Les seuls changements constitutionnels demandés ne touchent qu’à l’inscription de nouveaux droits sociaux dans le texte fondamental. Ciudadanos a habilement joué sur les craintes que pouvait inspirer le projet de Podemos. Il participe, lui aussi, au renouvellement d’une classe politique jugée corrompue et responsable du chômage (qui touche encore 23 % de la population active), tout en rassurant ceux qui voient déjà comme un pas dans le bon sens les résultats honorables du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy en matière de politique macro-économique. Ciudadanos, disent les Espagnols, c’est le Podemos de droite ! Comment définir l’identité de ce parti ? Quels en sont les fondements idéologiques, le projet, et par quel mode d’action souhaitent-ils le mettre en place ? Alberto Rivera, le leader de Ciudadanos, a donc contraint le parti de Pablo Iglesias à renoncer à son rêve d’hégémonie culturelle sur les classes moyennes paupérisées par la crise. Dans sa profession de foi, Ciudadanos affirme allier « libéralisme progressiste et socialisme démocratique ». Il est une « droite très française », affirmait récemment une revue de l’ultra-gauche. Il me semble que c’est vrai. En matière économique, le programme est franchement d’inspiration libérale. Un seul exemple peut suffire à s’en convaincre. En matière de droit du travail, Ciudadanos défend le contrat de travail unique. Ce qui fait d’ailleurs bondir les syndidats, qu’Albero Rivera a justement critiqué, le 1er mai dernier, pour se montrer présents dans les débats politiques. Idéologiquement, Ciudadanos peut aussi se définir comme un populisme. Il est apparu en Catalogne, en 2006, pour contrer la dérive indépendantiste des partis régionaux de gauche et de droite. Et bien-sûr pour y représenter, comme dans le reste de l’Espagne, une alternative à la corruption. Pour ce qui est de son projet national, sa défense de l’unité de l’Espagne est une constante. Ce qui lui permet de capitaliser de nombreuses sympathies. Les électeurs de gauche peuvent lui être gré de s’opposer un « droit à décider » des Catalans que Podemos promeut. Ceux de droite peuvent se retrouver dans son volontarisme légaliste. Ciudadanos recrute ses électeurs au sein des classes d’âges plus élevées que celles attirées par Podemos. Dans une Espagne plutôt vieillissante, cela en fait paradoxalement aussi un parti d’avenir.
Il y a peu, j’ai fait un voyage de groupe avec mon comité d’entreprise au Mexique. Alors évidemment, nous avons eu droit à toute la panoplie de classiques : tacos, nachos, desperados, sombreros et tutti quanti. Si les nuits étaient consacrées à la fête, les journées étaient consacrées aux visites. Nous avons pu découvrir certains trésors archéologiques du pays. Si vous pensez certainement immédiatement à la civilisation inca, j’aimerais vous parler ici d’une civilisation plus ancienne et moins connue que j’ai découverte en visitant El Tajín. Ce site est en effet le plus important témoignage de la civilisation totonaque. Il a été baptisé El Tajín en l’honneur du dieu totonaque du tonnerre, de la foudre et de la pluie. Il se situe dans l’Etat de Veracruz, qui s’étend le long du centre de la côte atlantique mexicaine. La petite ville de Papantla, aux environs de laquelle se trouvent les vestiges de l’ancienne cité d’El Tajín, est située au milieu de cet État. Seule une petite partie du site a été fouillée et les portions mises au jour sont hélas souvent victimes des pilleurs. Mais c’est tout de même l’une des découvertes archéologiques précolombiennes les plus fascinantes qui soient, où l’on trouve plusieurs édifices monumentaux et inhabituels. À l’origine capitale des Totonaques, El Tajín était à son apogée, entre 800 et 1150. Elle commença ensuite à décliner et finit par être mise à sac et incendiée au début du XIIIe siècle par les Chichimèques, des Indiens guerriers et nomades. Une petite population demeura, mais la ville avait été complètement abandonnée quand les Espagnols arrivèrent au XVIe siècle. Si tout le site est fascinant à visiter, la pyramide des Niches reste l’édifice le plus impressionnant du site. Ce bâtiment cérémoniel, à l’origine coiffé d’un petit temple, est en fait une pyramide escarpée dont les six niveaux forment 365 niches. C’est un chef-d’œuvre d’architecture précolombienne qui montre bien l’importance astronomique et symbolique du site. La cité était apparemment célèbre pour ses jeux de balle et comporte 17 terrains de jeu. Les indices que détient El Tajín au sujet des anciennes cultures du Mexique sont inestimables. Arpenter ses rues où l’histoire est omniprésente s‘avère une expérience émouvante qui provoque de légers frissons. Si vous avez l’occasion de vous y rendre un jour, n’hésitez pas une seule seconde. D’ailleurs, je vous mets le lien vers l’agence de voyage de groupe par laquelle ma femme et moi sommes passés. Il ne reste plus qu’à faire vos bagages. Direction El Tajín ! Je vous laisse le lien vers cette agence qui organisa ce voyage de groupe pour comité d’entreprise – ils sont très bons.
Si je m’applique à rassembler les conditions a l’aide desquelles, dans le cas le plus heureux, un philosophe de naissance échappe au danger d’être écrasé par les travers des esprits actuels que je viens de décrire, j’en arrive à faire une remarque singulière. Ces conditions sont précisément en partie celles qui, d’une façon générale, accompagnèrent le développement de Schopenhauer. A vrai dire, il fut aussi soumis à des conditions opposées. Sa mère, vaniteuse et bel esprit, lui fit approcher de près et d’une façon terrible ce travers de l’époque. Mais le caractère fier et librement républicain de son père le sauva en quelque sorte de sa mère et lui procura ce dont un philosophe a besoin en premier lieu: une virilité inflexible et rude. Ce père n’était ni fonctionnaire ni savant. Il fit souvent avec le jeune homme des voyages dans des pays étrangers. Autant d’avantages pour celui qui doit apprendre à connaître, non point des livres, mais des hommes, à vénérer, non point des gouvernements, mais la vérité. Il apprit à temps à ne pas être assez ou trop sensible à l’étroitesse nationale. En Angleterre, en France, en Italie, il ne vivait pas autrement que dans sa propre patrie et l’esprit espagnol lui inspirait une vive sympathie. En somme, il ne considérait pas que c’est un honneur d’être né parmi les Allemands et je ne crois pas que les nouvelles conditions politiques eussent modifié son opinion. Il estimait, comme on sait, que l’unique tâche de l’Etat consiste à offrir la protection au dehors, la protection à l’intérieur et la protection contre les protecteurs, et que, lorsque l’on imagine pour l’Etat d’autres buts que ceux de protéger, ce but véritable peut facilement se trouver compromis. C’est pourquoi, au grand scandale de ceux qui se nomment libéraux, il légua sa fortune aux descendants de ces soldats prussiens qui, en 1848, étaient tombés dans la lutte pour l’ordre. Il est probable que, dorénavant, le fait que quelqu’un considère simplement l’Etat et les devoirs de celui-ci, constituera de plus en plus une preuve de supériorité intellectuelle. Celui qui a en lui le furor philosophicus n’aura même plus le temps, de s’adonner au furor politicus et il se gardera sagement de lire tous les jours des journaux, ou encore de se mettre au service d’un parti. Quand la patrie est véritablement en danger, il ne faudra néanmoins pas hésiter un instant à faire son devoir. Tous les Etats sont mal organisés, quand ce ne sont pas exclusivement les hommes d’Etat qui s’occupent de politique et la pléthore des politiciens mérite de faire périr ces Etats.
Emmenée de force dans un camp militaire, l’une a été attachée et violée durant deux mois. Une autre a été kidnappée par des soldats et violée cinq nuits d’affilée: l’enlèvement systématique de femmes et de filles, transformées en esclaves sexuelles est une nouvelle facette terrifiante de la guerre au Soudan du Sud. Des dizaines de témoignages recueillis par un journaliste de l’AFP dans l’État septentrional reculé d’Unité, un des principaux champs de bataille du conflit qui ravage le pays depuis plus de 21 mois, mettent en lumière une pratique récurrente, jusqu’ici dans l’ombre, d’enlèvements de femmes, emmenées et attachées dans les campements des forces progouvernementales, où elles sont réduites en esclavage et régulièrement violées. Nyabena, 30 ans et mère de cinq enfants, a été capturée par des soldats qui ont attaqué en avril son village du comté de Rubkona. Les garçons et les hommes ont été abattus. Les maisons pillées et incendiées. Les filles et les femmes rassemblées et emmenées, à pied, avec celles d’un village voisin, vers le comté de Mayom. La zone est le fief du général Matthew Puljang, chef d’une milice ethnique Bul Nuer, alliée à l’armée sud-soudanaise loyale au président Salva Kiir, qui affronte depuis décembre 2013 les forces rebelles menées par l’ancien vice-président Riek Machar. Durant la journée, Nyabena est mise au travail, sous surveillance, portant biens et nourriture pillés, allant chercher de l’eau ou sarclant les potagers des soldats. La nuit, elle est attachée aux autres femmes, à la disposition des miliciens. «Quand un soldat voulait avoir des rapports sexuels, il venait, nous détachait et nous emmenait. Quand il avait fini, il vous ramenait et vous rattachait», raconte-t-elle, ramenant ses coudes derrière le dos pour montrer la façon dont elle était liée. Celles refusant de travailler ou se défendant contre leur violeur disparaissaient. «Le matin, on découvrait qu’elles n’étaient plus là», raconte Nyabena, estimant que dix de la quarantaine de femmes de son groupe se sont ainsi volatilisées. Un expert militaire estime que des milliers de femmes ont été enlevées durant l’offensive, menée dans l’État d’Unité entre avril et juillet par l’armée sud-soudanaise et la milice du général Puljang, qualifiée par des enquêteurs de l’ONU de «politique de terre brûlée». Ces sévices viennent allonger la déjà très longue liste d’atrocités à grande échelle dont se sont rendus coupables les deux camps qui s’affrontent depuis 2013 au Soudan du Sud, né 29 mois plus tôt sur les décombres de décennies de guerres d’indépendance, ayant pris fin en 2005 et qui n’aura connu que de brèves années de paix. Les combats et les pluies limitent considérablement l’accès à certaines zones du pays, dont l’État d’Unité qualifié par des humanitaires de «trou noir en terme d’informations». «Personne ne sait ce qui se passe dans le comté de Mayom», où nombre des victimes interrogées par l’AFP ont été emmenées, explique un enquêteur d’une organisation humanitaire, chargé de rassembler des données sur les violations des droits de l’homme. «Dans tous les comtés du sud d’Unité, c’est la même chose: les femmes qui parviennent à fuir (lors des offensives) ont de la chance. Les autres sont enlevées et violées, ou tuées», ajoute-t-il, «l’enlèvement des femmes semble être systématique», elles peuvent rester prisonnières «une journée, ou plus, ou pour toujours». Nyamai, 38 ans et mère de cinq enfants, enlevée dans le comté de Koch, a passé la plupart du temps attachée. Dix soldats faisaient parfois la queue la nuit pour abuser d’elle. Quand elle les a implorés «qu’un seul s’occupe d’elle», elle a été battue. Nyatuach, elle, n’a plus de nouvelles de deux de ses trois filles adolescentes, depuis leur enlèvement lors de l’attaque de leur village. Mais elle sait tout de leur calvaire, depuis que la troisième, 17 ans, est revenue avec trois de ses nièces, toutes «très malades et très maigres». Elles «étaient faibles et, tellement d’hommes ayant eu des rapports avec elles, des fluides s’écoulaient de leurs corps», explique Nyatuach, décrivant une incontinence provoquée par une fistule obstétrique – une déchire de la paroi entre le vagin et la vessie ou le rectum -, conséquence possible de viols particulièrement violents. «Quand les filles sont « cassées », ils s’en débarrassent», ajoute Nyatuach, pour expliquer que celles qui ne peuvent plus en supporter plus sont libérées ou tuées. Rebecca a retrouvé sa fille de 12 ans au lendemain de l’attaque de leur village du comté de Koch. «Ces gens se sont servis de moi», a raconté la fillette à sa mère. Rebecca a fait bouillir de l’eau et a lavé sa fille avec des linges chauds. «On n’y peut rien», lui a-t-elle expliqué, «c’est comme ça».
Il n’y a pas longtemps, je me suis rendu en Ariège pour les vacances. J’ai profité de ce que j’étais sur place pour me rendre à Ornolac-Ussat-les-Bains, au sud de Foix. Qu’y avais-je à découvrir, me demanderez-vous sans doute ? Tout simplement la plus vaste grotte d’Europe, Lombrives. Un endroit que j’avais découvert sur un site proposant des voyages insolites, et dont les photos m’avaient d’emblée fasciné (j’ai toujours eu un goût pour le troglodyte, ça doit être mon côté gothique). Voici ce que j’y ai trouvé. À quelques lieux de Tarascon, on grimpe à flanc de colline (on peut aussi emprunter un poussif petit train mais c’est quand même moins aventurier) pour pénétrer dans le ventre de la terre qui se situe entre les vallées de Vicdessos et de l’Ariège. La grotte de Lombrives est grande, très grande : elle offre pas moins de sept niveaux karstiques, avec une centaine de grottes distinctes, dont la colossale salle de la Cathédrale au volume comparable à Notre-Dame de Paris ! Qui plus est, des lacs et des cascades se succèdent tout au long de la visite. Sur les parois tantôt jaunes, tantôt bleues ou rouges, des drapés majestueux servent de décors grandioses aux concrétions originales qui enflamment l‘imagination de l’homme depuis les temps anciens. Ici, un mammouth ; là, une vierge et surtout le tombeau de la belle Pyrène qui accrédite la légende affirmant que c’est à Lombrives que la jeune princesse succomba sous les griffes d’un ours en voulant échapper au courroux de son père, le roi Bebryx. Son amant Hercule la trouva gisante dans son sang. Fou de douleur, il l‘enterra au lieu même de son supplice. Son oraison funèbre fut immortalisée par Pline l’Ancien : « Ces montagnes dans lesquelles tu dors pour l’éternité s’appelleront dorénavant les Pyrénées. » La grotte garde sur sa roche les empreintes des hommes qui s’y sont réfugiés à travers les âges. Peut-être le trésor des Maures y est-il toujours caché, comme le pensait un écrivain du XVIe siècle ? Ou bien le trésor des cathares ? Peut-être faut-il croire à ce drame atroce qui s’y déroula au tout début du XIXe siècle, quand deux cents gendarmes furent décapités par une bande de brigands au tristement célèbre « Pas du sang ». Quelle que soit son histoire, cette grotte fascine en tout cas le visiteur. Les artistes l’ont d’ailleurs bien compris. Georges Sand, Lamartine, Edmond Rostand et bien d’autres agrémentaient d’ailleurs leur cure à la station thermale d’Ussat-les-Bains par de fréquentes visites à Lombrives. Si vous voulez en savoir plus sur cette grotte extraordinaire, je vous invite à consulter l’article consacré à ce voyage insolite dans les entrailles de la terre et dans le temps. Retrouvez toutes les infos sur Voyage Insolite.
Des centaines d’Iraniens et d’Iraniennes sont descendues dans les rues de Téhéran pour célébrer l’accord sur le nucléaire iranien. Peu après la rupture du jeûne du ramadan, des centaines de personnes ont commencé à se rendre sur la plus longue avenue de Téhéran, Valiye Asr, en klaxonant. Scènes de liesse dans la capitale Iranienne. C’était un jour particulier pour la grande majorité des Iraniens. Ce matin, ils étaient déjà enthousiastes après avoir appris à la télévision la signature de l’accord sur le nucléaire iranien. Ce soir, ils étaient encore plus nombreux à vouloir célébrer cette avancée historique pour leur pays. Peu après la rupture du jeûne du ramadan, des centaines de personnes sont descendus dans les rues de Téhéran et ont commencé à se rendre sur la plus longue avenue de la ville, Valiye Asr, en faisant retentir les klaxons de leurs véhicules. «Regardez les rues ce soir, nous sommes heureux», lance, radieuse, une femme de 42 ans se faisant appeler Giti ayant vécu au Canada et aux Etats-Unis et qui songeait à y retourner avant l’accord. «Peut-être» que la situation économique «va changer, spécialement pour les jeunes», espère-t-elle, ajoutant: «Je pensais partir, mais maintenant je vais rester pour voir ce qui arrive». Dans les quartiers plutôt aisés du nord de Téhéran, les grands axes ont été envahis à la nuit tombée par des automobilistes dont les autoradios crachaient de la musique et qui soufflaient dans des trompettes qui n’ont habituellement droit de cité que lorsque l’Iran se qualifie pour la Coupe du monde de football. Deux Iraniennes tiennent un portrait du ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et font le signe de la victoire. Une Iranienne jointe par téléphone sur la place Vanak, dans le nord de la capitale, a raconté à Reuters que les habitants achetaient des sucreries qu’ils distribuaient aux passants. Des jeunes, les épaules recouvertes du drapeau iranien, brandissaient le portrait du président Hassan Rohani quand d’autres tenaient des panneaux sur lesquels on pouvait lire «Ne renoncez jamais à l’espoir», le mot d’ordre de Mir Hossein Moussavi, un des deux chefs de ville de la «révolution verte» avortée de 2009, qui vit en résidence surveillée depuis quatre ans. Même des policiers ont participé aux festivités Les Iraniens, qui ont subi de plein fouet l’effet des sanctions sur leur vie quotidienne, notamment ces trois dernières années depuis que Téhéran n’a plus accès au système bancaire international, ont écouté Hassan Rohani saluer «la fin des actes de tyrannie contre notre pays et le début de la coopération avec le monde». «Les gens peuvent enfin voir leur vote se concrétiser», a réagi Behrouz Janfada, responsable informatique d’un institut d’éducation, qui avait voté en 2013 pour le chef de l’Etat, présenté comme le candidat le plus «modéré» lors de la dernière présidentielle. Des Iraniens fêtent l’accord dans le nord de Téhéran. «Rohani avait promis pendant sa campagne électorale de résoudre la question nucléaire, il a été élu et il a réussi à sauver l’Iran des sanctions et de la menace d’une guerre. Cela nous donne de l’espoir et le sentiment que l’on a notre mot à dire», a-t-il confié. Même si les conservateurs, qui contrôlent l’appareil sécuritaire, sont loin de partager cet enthousiasme, la police avait indiqué qu’elle n’empêcherait pas les Iraniens de faire la fête tant que les lois et la morale religieuse sont respectées. Selon des habitants du nord de Téhéran, des policiers ont même participé aux festivités dans la soirée.