# Le recyclage des députés battus

Uncategorized @ 21 juin 2017

Plus d’une centaine de députés sortants, surtout de gauche, ont échoué dès le 1er tour à se faire réélire. Privés de mandat électif -pas tous- ils débutent une nouvelle vie. « Oui, je vais chercher un travail. Je ne vis pas d’amour et d’eau fraîche ». L’ironie de la remarque, lancée par Pascale Boistard, ancienne secrétaire d’Etat de François Hollande battue dès le premier tour des législatives dans la Somme, résonne avec une pointe d’amertume, inhérente à toute défaite électorale. Une amertume que la députée sortante, battue dimanche dernier, balaye pourtant. « Pour l’instant, je suis en phase de réflexion sur mon avenir professionnel », confie-t-elle sobrement.  Désormais sans mandat, Pascal Boistard va devoir tourner la page de la députation et chercher un emploi. Elle est loin d’être la seule dans ce cas: Alexis Bachelay (PS) a confié être dans la même démarche à Europe1 après sa défaite, tout comme Christophe Borgel ou le député LR Hervé Mariton, qui n’était pas candidat à sa succession.  A 46 ans, la bientôt ex-députée de la Somme veut rester engagée politiquement, mais sous d’autres formes. Elle envisage également d’écrire un livre sur le quinquennat passé et ses années auprès de Martine Aubry, « mais ce n’est pas ça qui va me faire vivre », plaisante-t-elle.  Après cinq ans sous les ors de la République, le changement est brutal pour les députés même si financièrement, ils sont accompagnés, confortablement, pendant trois ans. A bientôt 60 ans, l’écologiste Laurence Abeille, ne cache pourtant pas une certaine inquiétude. « Je travaillais avant dans l’édition, j’étais secrétaire de rédaction. Mais je ne sais pas encore dans quoi je vais m’investir maintenant…, confie-t-elle à L’Express. D’autant que la retraite n’est pas pour tout de suite! Et pour avoir connu des périodes de chômage, je pense que je vais devoir créer mon propre emploi, plaisante-t-elle. Il va me falloir une nouvelle vie professionnelle pour gagner un revenu. »  Mais avant de penser à la suite, la bientôt ex-députée du Val-de-Marne compte faire comme la majorité des Français à l’approche des vacances d’été: se reposer. « J’irai au cinéma, au théâtre. J’en ai besoin », lâche-t-elle.   Pas de livre pour Sébastien Dénaja, député de l’Hérault encore quelques jours, « je ne suis pas Balzac », reconnaît-il. Mais le député socialiste planche sur la rédaction d’une pièce de théâtre qui pourrait un jour, du moins l’espère-t-il, être produite sur scène. Le sujet? La politique à travers l’histoire d’un jeune curé qui découvre les frasques de l’Église, du pape François et du « young pope » Emmanuel. Toute coïncidence avec des événements passés ne serait évidemment pas forcément fortuite.

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