Uncategorized @ 21 juin 2017, Commentaires fermés sur Le recyclage des députés battus

Plus d’une centaine de députés sortants, surtout de gauche, ont échoué dès le 1er tour à se faire réélire. Privés de mandat électif -pas tous- ils débutent une nouvelle vie. « Oui, je vais chercher un travail. Je ne vis pas d’amour et d’eau fraîche ». L’ironie de la remarque, lancée par Pascale Boistard, ancienne secrétaire d’Etat de François Hollande battue dès le premier tour des législatives dans la Somme, résonne avec une pointe d’amertume, inhérente à toute défaite électorale. Une amertume que la députée sortante, battue dimanche dernier, balaye pourtant. « Pour l’instant, je suis en phase de réflexion sur mon avenir professionnel », confie-t-elle sobrement.  Désormais sans mandat, Pascal Boistard va devoir tourner la page de la députation et chercher un emploi. Elle est loin d’être la seule dans ce cas: Alexis Bachelay (PS) a confié être dans la même démarche à Europe1 après sa défaite, tout comme Christophe Borgel ou le député LR Hervé Mariton, qui n’était pas candidat à sa succession.  A 46 ans, la bientôt ex-députée de la Somme veut rester engagée politiquement, mais sous d’autres formes. Elle envisage également d’écrire un livre sur le quinquennat passé et ses années auprès de Martine Aubry, « mais ce n’est pas ça qui va me faire vivre », plaisante-t-elle.  Après cinq ans sous les ors de la République, le changement est brutal pour les députés même si financièrement, ils sont accompagnés, confortablement, pendant trois ans. A bientôt 60 ans, l’écologiste Laurence Abeille, ne cache pourtant pas une certaine inquiétude. « Je travaillais avant dans l’édition, j’étais secrétaire de rédaction. Mais je ne sais pas encore dans quoi je vais m’investir maintenant…, confie-t-elle à L’Express. D’autant que la retraite n’est pas pour tout de suite! Et pour avoir connu des périodes de chômage, je pense que je vais devoir créer mon propre emploi, plaisante-t-elle. Il va me falloir une nouvelle vie professionnelle pour gagner un revenu. »  Mais avant de penser à la suite, la bientôt ex-députée du Val-de-Marne compte faire comme la majorité des Français à l’approche des vacances d’été: se reposer. « J’irai au cinéma, au théâtre. J’en ai besoin », lâche-t-elle.   Pas de livre pour Sébastien Dénaja, député de l’Hérault encore quelques jours, « je ne suis pas Balzac », reconnaît-il. Mais le député socialiste planche sur la rédaction d’une pièce de théâtre qui pourrait un jour, du moins l’espère-t-il, être produite sur scène. Le sujet? La politique à travers l’histoire d’un jeune curé qui découvre les frasques de l’Église, du pape François et du « young pope » Emmanuel. Toute coïncidence avec des événements passés ne serait évidemment pas forcément fortuite.

Uncategorized @ 12 mai 2017, Commentaires fermés sur La fin de Hollande

La der des der. A sept jours de la fin de son mandat, François Hollande a déposé dimanche son ultime bulletin de vote de chef d’Etat à Tulle pour le second tour de l’élection présidentielle. «Chaque fois que je vote c’est une émotion, c’est toujours un pays, le mien, qui est en cause ou un territoire […] C’est important, significatif, lourd de conséquences, il faut toujours voter», a déclaré Hollande avant de voter dans la petite salle de l’université populaire. Au total, le Président est venu une trentaine de fois en Corrèze depuis son élection, pour de nombreux scrutins intermédiaires synonymes d’autant de claques électorales pour la gauche depuis 2012. Au premier tour, le 23 avril, Tulle a voté massivement pour Emmanuel Macron (30,8%), plaçant Jean-Luc Mélenchon en deuxième position (23,7%) devant François Fillon et Marine Le Pen. Candidat du Parti socialiste, dirigé par Hollande pendant onze ans, Benoît Hamon n’a recueilli que 9,1% des voix. Après plusieurs vagues bleu marine depuis cinq ans, le département de Corrèze a, lui, placé le Front national largement en tête du scrutin, avec 26,6% des suffrages. Assailli de questions à sa sortie sur son état d’esprit : «La boucle est bouclée, mais vous savez, c’est une chaîne, la vie. Il y a des maillons successifs. […] Mon successeur [au masculin, ndlr], avec sa propre vision, avec ses propositions, aura à continuer la marche [sic].»  Dimanche dernier, pour le premier tour, François Hollande s’était contenté d’un petit tour à Laguenne, une commune limitrophe de Tulle où il passe traditionnellement chaque dimanche d’élection depuis qu’il s’est implanté en Corrèze, en 1981. Cette fois, «on va faire un peu de tourisme électoral», a-t-il prévenu les journalistes, venus en tout petit nombre. Six heures sur place, cinq villes ou villages visités (après Laguenne, Chameyrat, Saint-Hilaire-Peyroux puis Saint-Mexant) et huit bureaux de vote inspectés pour ce scrutin marquant la fin de son bail présidentiel, après cinq mois de sursis à l’Elysée depuis son abdication républicaine en décembre. Avant sa journée marathon sous un soleil éclatant, l’avion de François Hollande avait atterri à Brive sous une pluie battante, dans une sorte d’hommage météorologique au quinquennat. Pour le maire de Tulle, successeur et ami de Hollande, «il fera meilleur au Touquet, dorénavant». Le fief d’Emmanuel Macron.

Uncategorized @ 12 mai 2017, Commentaires fermés sur A droite

Durant les primaires des LR, il y a un sujet qui a été très peu abordé, et qui pourtant a clairement une importance capitale pour notre avenir : la vision du passé. Parce qu’il est à mon sens révélateur du dérèglement actuel. Il y a peu, j’ai participé à un incentive à Hallormsstaður, et j’ai pu en débattre en long et en large avec plusieurs participantsau cours d’une activité. Pour la faire courte, plusieurs candidats LR voudraient réviser les manuels d’Histoire présentés par l’école, l’enjeu étant d’en présenter une version non culpabilisante où l’histoire de France serait un long fleuve tranquille. Alors je me doute que ce qu’apprennent les enfants à l’école laisse indifférent, et j’avoue que moi-même je m’en fiche éperdument en temps normal, mais le débat est beaucoup plus crucial ici. Car tout cela témoigne d’un écroulement de notre pays vers l’extrême-droite. C’est un glissement si total que nous n’y prêtons même plus attention. La gauche a complètement disparu, étant donné qu’elle adopte des mesures de droite. Mais la droite fait de même, car elle s’est elle aussi ouvertement dirigée vers l’extrême-droite. Il aurait été impensable il n’y a encore pas si longtemps que des politiciens de la droite « normale » évoquent tout simplement de remanier l’Histoire, est tout à fait significatif. Ce n’est plus seulement ramener les électeurs du Front National, à ce niveau : c’est tout simplement accepter les opinions du FN. Cette propagation de l’extrême-droite dans les partis démocratiques est de très mauvais augure. Cette radicalisation est acceptée par tous ; même les journalistes ne s’y intéressent plus, comme si ça allait de soi. Et ça, c’est clairement nocif pour notre avenir. Sinon, j’ai été enchanté par cet incentive en Islande. Je vous mets d’ailleurs en lien l’agence qui nous l’a proposé : le planning était tout simplement parfait. A lire sur le site Agence Séminaire Islande.

Uncategorized @ 11 avril 2017, Commentaires fermés sur Le tireur du lycée de Grasse mis en examen

L’auteur présumé de tirs dans un lycée de Grasse (Alpes-Maritimes), jeudi, et un deuxième adolescent considéré comme son complice ont été mis en examen samedi et placés en détention provisoire, a fait savoir la procureure de Grasse. Le troisième adolescent en garde à vue, frère jumeau du complice présumé, a été mis hors de cause et libéré. Le principal suspect, qui est âgé de 16 ans, est au centre d’une information judiciaire, ouverte pour tentatives d’assassinats, ports et détention d’armes de catégories A et B et fabrication d’engin explosif, a précisé Fabienne Atzori. «Il y a une reconnaissance quasi-totale des faits qui lui sont reprochés», a déclaré la magistrate lors d’une conférence de presse. Une première expertise psychiatrique révèle «l’absence de troubles psychiques ou neuropsychologiques ayant altéré son discernement» au moment des faits. Selon la procureure, le tireur voulait depuis plusieurs semaines tuer 8 à 14 de ses camarades de lycée par «ressentiment» et pour «mettre un terme aux mauvaises relations» qu’il entretenait avec eux. «Il semblait animé à l’égard d’un certain nombre de victimes, dont le chiffre reste à préciser, entre 8, 13 et 14, d’un ressentiment tel qu’il souhaitait s’en prendre à leurs jours», a déclaré lors d’un point-presse la procureure de Grasse. On commence aussi à en savoir un peu plus sur la manière dont le lycéen a obtenu son armement: fusil à pompe, pistolet à grenaille, revolver 22 long rifle, grenade d’exercice et grenade factice, et de l’explosif artisanal ont été retrouvés sur lui. Apparemment fasciné par la violence, ce fils d’un élu municipal de droite, avait pris le fusil de ses parents.

Uncategorized @ 06 avril 2017, Commentaires fermés sur Quelle incentive pour le Maroc

Un sujet a été insuffisamment évoqué pendant les primaires de la droite, et qui a clairement une importance cruciale pour notre avenir : l’Histoire qu’on enseigneaux mômes. Parce qu’il est tout à fait révélateur du déséquilibre de notre société. Mercredi dernier, j’ai participé à un incentive au Maroc où j’ai eu l’occasion d’en débattre longuement. C’est que plusieurs candidats ont purement et simplement de changer les livres d’Histoire donnés dans le cadre scolaire, l’objectif étant d’en offrir une version expurgée où les épisodes dérangeants de notre Histoire seraient gommés. Je me doute que ce qu’apprennent les enfants à l’école ne préoccupe personne, et j’avoue que moi-même je m’en fiche éperdument en temps normal, mais la question soulevée mérite vraiment qu’on en discute. Car tout cela laisse transparaître un glissement de l’Occident vers les extrêmes. Un glissement si progressif que nous sommes comme anesthésiés. Le PS n’existe aujourd’hui pour ainsi dire plus, vu qu’il adopte des mesures de droite. Mais la droite fait de même, car elle s’est elle aussi expressément rapprochée de l’extrême-droite. Personne n’aurait pu croire il y a quelques années que des politiciens hors FN évoquent le révisionnisme historique. Qui peut encore croire qu’il s’agit de séduire les voix du FN : cela revient à accepter la vue du Front National. Cette normalisation du Front National dans les médias représente un réel problème. Le mouvement s’est inversé : désormais, c’est quand on parle de cette dérive, on se fait traiter d’intellectuel. Et je pense que c’est ce genre de dérive qui conduit aux heures les plus noires de notre Histoire. Quoi qu’il en soit, j’ai adoré cet incentive au Maroc. D’ailleurs, je vous mets en lien l’agence qui l’a mis sur pied, si vous souhaitez organiser un événement de ce genre. Retrouvez plus de renseignements sur l’organisateur du voyage incentive au Maroc.

Uncategorized @ 13 mars 2017, Commentaires fermés sur Les syndicats ont trop de pouvoir

De l’élaboration d’une partie du droit du travail à la gestion de pans entiers de notre protection sociale, syndicats et patronat disposent de larges prérogatives en France. Bien trop larges pour certains, au regard des blocages du système. Entre la n°2 de la CFDT et un ancien du Medef, aujourd’hui très critique, le désaccord est total. Véronique Descacq. Ancienne directrice d’agence dans la banque, Véronique Descacq a gravi tous les échelons de la CFDT, pour en devenir aujourd’hui secrétaire générale adjointe. Aux côtés de son patron, Laurent Berger, cette bosseuse pilote les dossiers les plus complexes, de l’assurance-chômage à la protection sociale. Jean-Charles Simon. Après une carrière dans l’univers patronal comme conseiller du président de la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA), puis directeur de l’Association française des entreprises privées (Afep) et enfin directeur général délégué du Medef, Jean-Charles Simon a créé Stacian (ex Facta Group). Il vient de publier, pour l’Institut de l’entreprise, un rapport très critique sur le paritarisme. Le rôle des organisations syndicales et patronales dans la construction du droit du travail et la gestion de la protection sociale fait l’objet de vives critiques, notamment de l’opposition. Sont-elles méritées?  Jean-Charles Simon. Le paritarisme est une composante essentielle de notre système social. Les partenaires sociaux français disposent de prérogatives considérables: ils élaborent une large part du droit social, ils gèrent seuls plus de 130 milliards d’euros de budget, avec notamment l’assurance-chômage et les retraites complémentaires. Ils sont derrière de nombreux organismes – instituts de prévoyance, offices HLM, structures de formation – et participent au système judiciaire, à travers les prud’hommes ou les tribunaux de commerce.  C’est un modèle unique en son genre, que l’on ne retrouve, dans cette ampleur, chez aucun de nos voisins. Syndicats et patronat sont donc comptables des failles et des difficultés de financement et d’adaptation de notre modèle social. Sur le droit du travail, par exemple, comment imaginer qu’ils puissent être une force réformatrice? Il y a forcément des négociations, des concessions. Ils ne peuvent aboutir à autre chose qu’au plus petit dénominateur commun.  Véronique Descacq. Mais c’est tout le contraire! La négociation et le dialogue social permettent d’avancer. Tout ce qui a été accompli depuis 2008 le prouve. Nous avons mis en place la rupture conventionnelle et réformé la mesure de représentativité des syndicats. Il y a aussi eu la sécurisation des parcours professionnels avec les accords de maintien dans l’emploi ou encore la complémentaire santé pour tous les salariés.  Sans oublier la refonte de la formation professionnelle, avec la réorientation des fonds vers les publics qui en ont le plus besoin. On ne réalise pas suffisamment l’ampleur de ces changements. Entre ceux qui considèrent que nous sommes allés trop loin et ceux pour qui nous n’avons rien fait, je crois que la vérité est que nous avons transformé le pays, sans drame social.  J.-C.S. Je comprends que vous soyez satisfaite car finalement, depuis vingt ans, la CFDT a su dérouler son agenda politique, en imposant sa vision comme le point d’équilibre entre le camp patronal d’un côté et la CGT et FO de l’autre. Mais les réformes que vous vantez sont microscopiques par rapport à ce dont la France a besoin.   La rupture conventionnelle? Elle a surtout permis à des salariés de bénéficier d’indemnités chômage là où ils auraient auparavant démissionné. La réforme de la représentativité? Au final, ce sont toujours les cinq mêmes organisations qui sont considérées comme représentatives, il n’y a eu aucun effet sur l’émiettement syndical. Celle de la formation professionnelle? Elle est purement cosmétique. A la vérité, la seule réforme véritablement structurante ces dernières années a été la réduction du temps de travail, menée par l’Etat.  De l’élaboration d’une partie du droit du travail à la gestion de pans entiers de notre protection sociale, syndicats et patronat disposent de larges prérogatives en France. Bien trop larges pour certains, au regard des blocages du système. Entre la n°2 de la CFDT et un ancien du Medef, aujourd’hui très critique, le désaccord est total. Véronique Descacq. Ancienne directrice d’agence dans la banque, Véronique Descacq a gravi tous les échelons de la CFDT, pour en devenir aujourd’hui secrétaire générale adjointe. Aux côtés de son patron, Laurent Berger, cette bosseuse pilote les dossiers les plus complexes, de l’assurance-chômage à la protection sociale. Jean-Charles Simon. Après une carrière dans l’univers patronal comme conseiller du président de la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA), puis directeur de l’Association française des entreprises privées (Afep) et enfin directeur général délégué du Medef, Jean-Charles Simon a créé Stacian (ex Facta Group). Il vient de publier, pour l’Institut de l’entreprise, un rapport très critique sur le paritarisme. Le rôle des organisations syndicales et patronales dans la construction du droit du travail et la gestion de la protection sociale fait l’objet de vives critiques, notamment de l’opposition. Sont-elles méritées?  Jean-Charles Simon. Le paritarisme est une composante essentielle de notre système social. Les partenaires sociaux français disposent de prérogatives considérables: ils élaborent une large part du droit social, ils gèrent seuls plus de 130 milliards d’euros de budget, avec notamment l’assurance-chômage et les retraites complémentaires. Ils sont derrière de nombreux organismes – instituts de prévoyance, offices HLM, structures de formation – et participent au système judiciaire, à travers les prud’hommes ou les tribunaux de commerce.  C’est un modèle unique en son genre, que l’on ne retrouve, dans cette ampleur, chez aucun de nos voisins. Syndicats et patronat sont donc comptables des failles et des difficultés de financement et d’adaptation de notre modèle social. Sur le droit du travail, par exemple, comment imaginer qu’ils puissent être une force réformatrice? Il y a forcément des négociations, des concessions. Ils ne peuvent aboutir à autre chose qu’au plus petit dénominateur commun.  Véronique Descacq. Mais c’est tout le contraire! La négociation et le dialogue social permettent d’avancer. Tout ce qui a été accompli depuis 2008 le prouve. Nous avons mis en place la rupture conventionnelle et réformé la mesure de représentativité des syndicats. Il y a aussi eu la sécurisation des parcours professionnels avec les accords de maintien dans l’emploi ou encore la complémentaire santé pour tous les salariés.  Sans oublier la refonte de la formation professionnelle, avec la réorientation des fonds vers les publics qui en ont le plus besoin. On ne réalise pas suffisamment l’ampleur de ces changements. Entre ceux qui considèrent que nous sommes allés trop loin et ceux pour qui nous n’avons rien fait, je crois que la vérité est que nous avons transformé le pays, sans drame social.  J.-C.S. Je comprends que vous soyez satisfaite car finalement, depuis vingt ans, la CFDT a su dérouler son agenda politique, en imposant sa vision comme le point d’équilibre entre le camp patronal d’un côté et la CGT et FO de l’autre. Mais les réformes que vous vantez sont microscopiques par rapport à ce dont la France a besoin.   La rupture conventionnelle? Elle a surtout permis à des salariés de bénéficier d’indemnités chômage là où ils auraient auparavant démissionné. La réforme de la représentativité? Au final, ce sont toujours les cinq mêmes organisations qui sont considérées comme représentatives, il n’y a eu aucun effet sur l’émiettement syndical. Celle de la formation professionnelle? Elle est purement cosmétique. A la vérité, la seule réforme véritablement structurante ces dernières années a été la réduction du temps de travail, menée par l’Etat.

Uncategorized @ 28 février 2017, Commentaires fermés sur En avion de chasse

S’il y a bien un cadeau que je n’imaginais pas vivre un jour, c’est cette expérience ! Et pourtant, le mois dernier, j’ai en effet fait un vol en avion de chasse. Ca s’est passé à Abbeville, et s’est révélée particulièrement violente ! Pourtant, ça a commencé assez simplement. Ce jour-là, je suis allé à l’aéroport, j’ai rencontré Bastien, le pilote, qui m’a fait un briefing sur les consignes de sécurité. Puis je suis ensuite rendu aux vestiaires pour mettre ma combinaison de vol avant de aller sur le tarmac où m’attendait un appareil au design étrange, un Fouga. L’avion ne correspondait pas à l’image qu’on peut se faire d’un avion de chasse, mais a été l’appareil de la Patrouille de France pendant près de 20 ans : autant dire qu’il envoyait du lourd, niveau sensations ! Je me suis hissé dans le cockpit, et quelques minutes plus tard, on était parés au décollage. C’est difficile de décrire ce qu’on éprouve lorsque je me suis retrouvé face à la piste, prêt à décoller. C’est un mélange de peur et de l’enivrement résolument unique. Un peu ce qu’on peut ressentir lorsqu’on est enfant et qu’on se retrouve sur le grand plongeoir de la piscine. On a envie de faire demi-tour, sauf que tout le monde vous regarde. On se met soudain à regretter de s’être laissé embarquer là-dedans. Pourtant, les premières minutes, il n’y a pas de quoi en faire des histoires. C’en était presque décevant, d’ailleurs. Je n’ai pas ressenti l’accélération au décollage, et les premières minutes ont consisté en un simple vol de découverte, plutôt tranquille à mon goût. Mais ce n’était que le temps de prendre mes repères. Parce que quand a entamé la voltige aérienne, j’en ai pris pour mon grade. Dès la première vrille, j’ai compris que ça allait être énorme. Les acrobaties se sont enchaînées sans relâche. La voltige n’a pas duré longtemps, mais lorsqu’on a pris le chemin du retour, on aurait dit que j’avais couru des heures sous le cagnard. Et vous savez ce qu’il y a de pire ? C’est que j’ai adoré ce vol ! Si j’en avais l’occasion, je recommencerais sans hésiter un seul instant. Je mets le lien vers mon vol en Fouga Magister.

Uncategorized @ 15 février 2017, Commentaires fermés sur En mer

martinique (3)

Uncategorized @ 15 février 2017, Commentaires fermés sur La Russie et la guerre de l’information

À l’occasion de l’annexion de la Crimée et de la déstabilisation du Donbass, la Russie a donné l’impression d’avoir passé un cap en matière de guerre de l’information. L’art de la désinformation ne date pas d’hier, néanmoins le développement sans précédent d’Internet et des réseaux sociaux a mis en lumière une tradition de la manipulation spécifiquement russe, liée à l’irresponsabilité traditionnelle de l’État et à l’omniprésence des services secrets. L’Internet russe étant de plus lourdement contrôlé, il s’agit d’une forme de conflit asymétrique, contre laquelle les démocraties doivent apprendre à mieux se défendre. À l’époque contemporaine, il est frappant de constater que la guerre de l’information apparaît dès l’émergence de l’opinion publique comme force politique, avec les mensonges de la propagande de Frédéric II pendant la guerre de sept ans, qui rencontrent un large écho dans une société française affectée d’une humeur frondeuse [2]. Plus près de nous, en 1939, l’incident de Gleiwitz, au cours duquel un commando de SS déguisés en insurgés polonais prit le contrôle d’une tour de radiodiffusion allemande, servit de prétexte à Hitler pour déclencher la Seconde Guerre mondiale en Europe. Et il est à craindre, ce qui n’est pas à l’honneur d’une grande démocratie comme les États-Unis, que les clichés présentés à l’ONU par Colin Powell pour démontrer l’existence d’armes de destruction massive en Irak et justifier la « guerre de choix » de George W. Bush ne relèvent de la même catégorie d’acte hostile. Comme on le voit, du point de vue des techniques de combat, rien de nouveau sous le soleil. En fait, l’impression communément ressentie du franchissement d’un seuil en matière de guerre de l’information lors de la guerre russo-ukrainienne s’explique par au moins deux facteurs : d’abord, par l’exceptionnelle ampleur de la caisse de résonance fournie par Internet et par les réseaux sociaux, dont l’expansion à grande échelle est récente ; ensuite, comme nous allons le montrer maintenant, par la résurgence d’une tradition spécifiquement russe de désinformation, indissociable de la place de l’État dans la société. Comme nous l’avons mentionné en introduction, l’un des éléments les plus caractéristiques de la filiation entre l’Empire et l’URSS est le développement de l’État policier : il semble bien [3] que Pierre le Grand, au début du XVIIIe siècle, soit à l’origine du premier organe connu de police politique au sens moderne du terme, dans un contexte où surveillance mutuelle et dénonciation institutionnelles sont déjà de règle depuis longtemps. Une autre caractéristique originale de l’État russe est sa tradition du secret ; de fait, il reste aujourd’hui difficile de déterminer la date exacte de la création de l’organe mentionné ci-dessus, dans la mesure où l’administration ne s’estimait pas tenue de publier ses décisions. La continuité entre cette tradition autoritaire et policière et le totalitarisme à venir est matérialisée par la reprise mutatis mutandis, dans les codes criminels soviétiques de 1927 et 1960, de certaines clauses de leur ancêtre de 1845 : celles-ci stigmatisent, de manière d’ailleurs bien vague, ceux qui se risquent à « affaiblir et saper l’État, jeter le doute et sur lui et lui témoigner de l’irrespect », avant de détailler les peines, déjà fort lourdes, dont ils se rendent ainsi passibles. C’est ce qui permet à Richard Pipes d’écrire [4] que « les chapitres 3 et 4 du code criminel russe de 1845 sont au totalitarisme ce que la Grande charte [5] est à la liberté ». Le tournant du XXème siècle, avant même la révolution, est l’occasion d’assister à une expérience pré-totalitaire peu banale, qui nous ramène insensiblement vers notre sujet : avec Sergueï Zoubatov, chef de la section spéciale de l’Okhrana [6] entre 1902 et 1904, on sort en effet du cadre strictement défensif de l’État policier pour passer à des formes beaucoup plus sophistiquées de contrôle social. La création de toutes pièces de syndicats infiltrés par la police permet de capter les ouvriers plus préoccupés par les revendications sociales que par la révolution, et de faire pièce aux mouvements révolutionnaires. L’expérience de Zoubatov finit par être victime de son succès, du fait des entrepreneurs mécontents du soutien apporté par la police à ce mouvement syndical unique en son genre. On est effectivement sur le chemin du totalitarisme, dans la mesure où il s’agit bien d’une première tentative de l’État pour mettre la vie sociale sous contrôle grâce à l’infiltration des services de sécurité [7], lesquels élaborent ici pour la première fois un attrape-nigaud qui ne restera pas sans postérité. Opacité soigneusement cultivée, absence de responsabilité vis-à-vis du corps social, emprise de la police politique : tout ceci existait déjà en germe sous l’Empire, mais on ne peut pourtant pas parler à son sujet d’État totalitaire. En effet, le pouvoir était alors limité par un système juridique, certes peu enraciné, qu’il avait bien fallu développer pour intégrer le pays aux échanges internationaux, ainsi que par le souci de sa réputation sur la scène diplomatique ; par ailleurs, la possibilité de voyager à l’étranger, largement utilisée, limitait d’une autre façon le contrôle étatique sur la société. [8] La révolution fait table rase de tout ceci, ce qui permet aux bolcheviks d’édifier un système cette fois-ci authentiquement totalitaire. La mise en place de celui-ci n’est pas immédiate (elle s’étale de 1917 à 1930 et comporte de nombreux épisodes, dont en particulier la mise au pas de la paysannerie) ; cependant, il est établi que la création d’une police politique hors d’atteinte du pouvoir judiciaire remonte aux premières heures du nouveau régime [9] (ce qui, au passage, suffit à renvoyer au rayon des contes de fées les tentatives de minimiser la responsabilité de Lénine dans la création du totalitarisme soviétique). C’est ce contexte qui explique la part si importante du théâtre d’ombres orchestré par les organes de sécurité dans l’histoire soviétique – une pratique à laquelle l’absence de réelle démocratisation après la chute de l’URSS a permis de perdurer jusqu’à nos jours comme nous le verrons bientôt. Comme il ne peut être ici question de contrôle parlementaire, d’indépendance de la justice ou de liberté de la presse, les services ont très tôt toute latitude pour manipuler les forces sociales et organiser les mises en scène rendues nécessaires par la poursuite des objectifs politiques ou diplomatiques du Kremlin. L’exemple le plus classique nous est fourni par les procès de Moscou (1937 – 1938), où d’authentiques bolchéviks sont sacrifiés sous le coup des inculpations les plus fantaisistes. L’opération permet de fournir une explication par le sabotage aux innombrables ratés d’une modernisation chaotique, de régler des conflits de pouvoir réels ou potentiels dans les hautes sphères du Kremlin, et de renforcer la fidélité à Staline de la génération montante des apparatchiks. La période soviétique fournit ainsi des précédents d’une ressemblance troublante avec certains des évènements survenus lors du conflit russo-ukrainien : l’invasion de la Crimée par les « petits hommes verts » illustre cette continuité de manière emblématique, puisqu’elle reproduit à l’identique la technique utilisée en 1924 à Stolpce, ville alors polonaise que des agents du NKVD infiltrés avaient attaquée, déguisés en paysans biélorusses [10]. Il faut aussi mentionner à ce titre la manière utilisée par l’URSS stalinienne pour mettre la main sur la Pologne à l’issue du second conflit mondial [11] : l’opération s’étale sur plusieurs années, le temps que la solidarité entre alliés contre le nazisme se dissolve dans la Guerre froide, et que les Occidentaux mettent un mouchoir sur leur engagement en faveur du gouvernement polonais en exil à Londres. Cependant, dès 1944, la prise de contrôle de la vie politique par la police secrète est à l’œuvre, le ministère de l’intérieur du nouveau régime, ainsi que celui de la défense, étant placés d’emblée sous le contrôle des Soviétiques et de leurs comparses locaux. Après élimination des opposants et prise de contrôle des organisations sociales, il ne reste plus à la Pologne, que rien ne prédestinait à être communiste si ce n’est sa position géographique au voisinage de la Russie, qu’à devenir pour cinquante ans une « démocratie populaire ». À l’ère où l’information transite massivement par les étranges lucarnes et les écrans d’ordinateur, l’un des premiers exemples marquants de manipulation par les organes de sécurité paraît bien être le rôle qu’ils ont joué dans l’accession de Vladimir Poutine à la magistrature suprême. Nous sommes en août 1999. Un Boris Eltsine bien fatigué achève son second mandat présidentiel ; il n’a pas le droit de se représenter, et nomme ledit Poutine – alors un parfait inconnu pour le public russe – au poste de Premier ministre. La popularité de celui-ci va avoir l’occasion de croître avec les hostilités résultant du raid islamiste qui a lieu au Daghestan [13] en août et septembre. Finalement, les auteurs de celui-ci arrivent sans encombre à rejoindre la Tchétchénie voisine, ce qui peut laisser suspecter une manœuvre du GRU [14] pour mieux désigner cette dernière comme cible d’une reconquête et relancer la guerre. Mais c’est surtout avec la vague d’attentats meurtriers qui frappe la Russie en septembre que le nouveau venu va pouvoir se faire un nom et une image d’homme fort dans l’opinion publique russe ; c’est à ce moment qu’il déclare, à propos des supposés terroristes tchétchènes : « on ira les buter jusque dans les chiottes ».

Uncategorized @ 23 décembre 2016, Commentaires fermés sur Développement de la coopération international dans l’Espace

L’accord franco-allemand E-SGA/FSLGS/CPUD3 a depuis installé un échange de données entre Helios II et SAR-Lupe. Cette collaboration fonctionne depuis octobre 2010. Elle repose sur une demande d’image « à l’aveugle » : aucune des deux parties ne sait quelle image l’autre a demandée. OHB a également développé une petite plate-forme géostationnaire pour le satellite Hispasat AG1 dont le lancement sur le marché commercial est prévu fin 2012. Elle constituera une offre unique en Europe, du fait de sa taille réduite. Le plus important contrat, Galileo, porte sur la construction de quatorze satellites FOC. OHB est le fournisseur principal (prime contractor), Surrey Satellite Technology Ltd. (SSTL) est responsable de la charge utile. Signé début 2010, le contrat prévoit une première livraison à l’été 2012, avant le lancement de deux satellites par Soyouz. Par la suite, OHB devra livrer deux satellites par trimestre. Le programme est actuellement dans les temps ce qui est essentiel pour la crédibilité de la société. Meteosat fait l’objet d’un partenariat entre OHB, Kayser-Threde, et TAS. Malgré les efforts d’OHB en ce sens, aucune mutualisation n’a eu lieu entre les agences spatiales allemande et italienne pour la commande de satellites « hyperspectraux ». Gilles Maquet demande s’il existe des indices de la volonté allemande de coopérer avec la France dans le domaine spatial de sécurité et de défense, et s’il existe un moyen d’encourager ce type de collaboration dans les dix ou vingt années à venir. Alain Bories répond par l’affirmative : Mme. Fuchs n’hésitait d’ailleurs pas à déclarer que l’avance de la France dans le domaine de la politique des lanceurs était flagrante lors d’une audition de la mission dirigée par Yannick d’Escatha. La coopération OHB/TAS donne d’ailleurs entière satisfaction sur le projet Meteosat. Peu de gouvernements se sont néanmoins investis pour faciliter ces coopérations, alors même que leur rôle est un facteur clef de succès en matière de projet transnational. Il est vrai que des divergences politiques sur des sujets annexes (politique monétaire, affaires étrangères…) installent en ce moment une atmosphère peu propice au rapprochement entre l’Allemagne et la France. Alain Bories considère néanmoins que les positions du gouvernement allemand, en faveur du principe du retour géographique et ses critiques de la gestion des projets spatiaux par la Commission européenne, ne font que traduire la crainte d’avoir des difficultés à défendre la participation budgétaire de l’Allemagne à l’ESA à sa hauteur actuelle si la Commission s’engageait dans des programmes spatiaux. Le ministère des Finances considérerait, somme toute, qu’il s’agit des mêmes ressources. Toutefois l’appréhension de ne pas bénéficier, dans le cas de programmes conduis par la Commission, d’un retour géographique, à l’égal de celui existant à l’ESA, lui semble peu réaliste, car les entreprises allemandes sont compétitives. Source: Simulateur de vol.