Plusieurs centaines de personnes appartenant au «Mouvement du 14 Juillet» ont manifesté ce mardi après-midi dans l’espoir de prendre le pouvoir. Le rassemblement n’ayant pas été officiellement déclaré, 300 personnes ont été interpellées. Quelque 300 personnes qui rêvaient de prendre le pouvoir à la faveur d’un «coup d’État» ont manifesté mardi à Paris à l’appel du «Mouvement du 14 Juillet» avant d’être pour la plupart interpellées. Les organisateurs avaient appelé sur Internet à se rassembler place de la Concorde dans la matinée, alors que l’armée y défilait, avant de manifester près de l’Assemblée nationale dans l’espoir de prendre le pouvoir. Qui est derrière ce mouvement? Comment fonctionne-t-il? Eléments de réponses. Mais quel est ce mouvement? Sur son site Internet, le «Mouvement du 14 Juillet» se présente comme un «collectif de simples citoyens», qui veut «modifier le cours de l’histoire actuelle», «changer les décideurs» et «modifier en profondeur les structures de gestion de la société». Ce petit groupe constitué d’une dizaine de représentants se dit «extérieur à tous mouvements politiques ou religieux». En réalité, il s’agit d’un rassemblement hétéroclite qui diffuse principalement des théories complotistes. Ses militants veulent interdire les vaccins, prônent la médecine alternative, accusent de trahison ceux qui se sont soumis à l’Europe, dénoncent «la fausse dette des banquiers» utilisée pour «oppresser» le peuple «économiquement» ou encore condamnent les Américains qui «dilapident notre patrimoine ancestral, nos grandes entreprises, nos aéroports, etc». La liste est longue. Depuis quand existe-t-il? Difficile d’établir une date fixe. Sans être plus précis, le «Mouvement du 14 Juillet» indique sur son site qu’il est né «il y a quelques mois». Selon Le Monde, l’origine de ce mouvement remonte à mars 2014, date de la diffusion d’une première vidéo mettant en scène un certain Eric Fiorile, l’un des actuels porte-paroles du mouvement. Ce dernier explique avoir inventé le concept de «démosophie», dont la définition se trouve sur son site Internet : il s’agit d’un «modèle de société qui, au lieu d’être dirigée par l’oligarchie politique issue de la République, le serait par la logique et le bon sens de citoyens sans aucune sélection de ceux-ci par la situation sociale, les partis ou les sectes. Ceux-ci serviraient donc les intérêts du peuple plutôt que ceux des multinationales finançant les partis politiques». Mais tous les militants du mouvement n’adhèrent pas aux idées d’Eric Fiorile. Certains se désolidarisent de «ses thèses», d’autres se revendiquent des Anonymous. Des vidéos du mouvement circulent également sur des sites liés à Dieudonné et à Alain Soral. Comment s’organise-t-il? Très présent sur le web, ce groupe s’est surtout fait connaître ces dernières semaines en diffusant des vidéos et en appelant à manifester sur les réseaux sociaux. Depuis le 18 juin 2015, une nouvelle instance a été créée pour représenter le mouvement: le Conseil national de transition (CNT). Selon ses fondateurs, qui lui ont consacré un site Internet à part entière, cette entité est devenue à cette date «la seule autorité légitime de la nation française». Une proclamation officielle a même été diffusée dans plusieurs vidéos. «Le nombre de ces membres s’élève à 315 pour le moment, mais le CNT a pour but d’accueillir plus de monde», explique la porte-parole Myriam Vouters, dans les Inrockuptibles. Selon une liste diffusée sur leur site, figurent parmi les membres du CNT des restaurateurs, des intermittents du spectacle, des retraités, des artisans, des techniciens, etc. Que voulaient-ils faire concrètement en ce 14 juillet? En ce jour de fête nationale, leur but était d’organiser une prise du pouvoir. Sur leur site, ils annonçaient vouloir «suspendre de ses fonctions l’ensemble de la caste politicienne et de ses principaux supports institutionnels, nationaux, régionaux et locaux». En clair, ils souhaitaient prendre le contrôle des bâtiments stratégiques: Élysée, Matignon, palais du Luxembourg et Assemblée nationale. Ils se sont donc donnés rendez-vous place de la Concorde, où se terminait le défilé dans le but d’entraîner avec eux l’armée pour les aider à prendre le pouvoir. Sans surprise, l’opération n’a pas fonctionné. Ils se sont rassemblés derrière l’Assemblée nationale, puis à la gare du Nord et à Beaubourg, où 300 personnes ont été interpellées pour contrôle d’identité. Quel est leur objectif? Pour faire simple, ces militants souhaitent mettre en place un nouveau système de gouvernance, pour «rendre la souveraineté au peuple français». Autrement dit, exit la République et tous les «politiciens» qui «agissent en fonction de divers intérêts, sauf ceux du peuple». Une fois les institutions renversées, ce petit groupe espère pouvoir former un gouvernement provisoire. Pour ce faire, il compte recruter «un minimum de 2000 citoyens, volontaires», tirés au sort parmi les internautes qui se seront inscrits sur leur site. Le mouvement prévoit le tirage au sort peu après le 14 juillet. L’étape d’après? «La réécriture de la constitution, qui est une étape essentielle pour garantir la souveraineté du peuple», écrit-il encore sur son site. Quel avenir pour un mouvement comme celui-là? Certaines vidéos sur les réseaux sociaux ont été vues plusieurs milliers, voire millions de fois. «Ils sont très présents sur les réseaux sociaux, mais quasiment absents sur le terrain pour le moment, ça reste des groupuscules, expliquait aux Inrockuptibles Ornella Guyet, une journaliste qui a beaucoup écrit sur le sujet. Ce type de mouvement est sans espoir, mais pour ceux qui y croient, le risque est de former des déçus de la politique. (…) Pour des gens qui entrent en politique, qui sont un peu perdus, il y a des risques qu’ils se tournent vers ce genre de mouvements qui présentent de prime abord certains aspects sympathiques et attrayants, mais qui sont potentiellement des portes d’entrée vers l’extrême droite», ajoute-t-elle.
Lundi dernier, 10h30. Je gare ma Megane sur le parking et m’en éloigne sans lui jeter un regard. Adieu, veaux, vaches, Renault. Dans une demi-heure, je vais conduire une Ferrari sur circuit automobile. Evidemment, ma femme m’a accompagné pour l’occasion. Je donne mon permis à l’accueil et gagne la salle de briefing où un instructeur nous donne les bases du pilotage. Ce sont des conseils simples ; le but n’est pas de nous transformer en Alesi mais de mieux comprendre les phénomènes physiques en jeu quand on conduit sur circuit. Je craignais que le briefing soit laborieux, mais ce n’est pas le cas. Même ma femme est captivée. On est d’ailleurs nombreux dans la pièce : chacun est venu avec sa famille ou ses amis. A la sortie du briefing, on gagne le bord du circuit où nous sommes accueillis par Tony, qui manage l’animation au micro. Il appelle tour à tour chaque participant, qui s’équipe alors d’un casque et rejoint le véhicule qu’il doit piloter. L’ambiance est terriblement assourdissante, mais tout paraît organisé de manière très pro. Soudain, j’entends mon nom au micro. C’est mon tour. J’embarque avec deux autres à bord d’une Lamborghini pour identifier le circuit. Le parcours présente de nombreuses courbes difficiles à prendre en main mais également une grande ligne droite, parfaite pour un bon coup d’accélérateur. Après ce premier tour de découverte, je regagne le stand et s’ensuit une nouvelle attente, plus longue cette fois. Puis mon nom est à nouveau appelé. Ca y est, on y est ! Après un dernier salut à ma femme, je rentre dans la Ferrari et m’assoie côté conducteur. Finalement, j’appuie sur le bouton situé sur le tunnel central et le moteur se met à ronronner. Depuis le temps que j’en rêvais ! Je m’élance dans la voie d’accélération pour entrer sur la piste ; l’accélération est méchante ! Comme tout le monde dans ces cas-là, tout ce dont je rêve, c’est d’accélérer au maximum. Mais cette Ferrari est un monstre, avec ses 490 chevaux : il vaut donc mieux la manier prudemment ! Le moniteur me donne quelques conseils pour freiner et changer les rapports. Bien placer la voiture en entrée de virage s’avère loin d’être évident, mais je ne m’en tire pas trop mal. Je suis le roi du monde ! Cependant, ça passe trop vite. Et vingt minutes plus tard, je regagne tristement ma Megane. Ca, c’est ce qu’on appelle une retour dans le monde réel plutôt brutal ! Pour tout savoir sur ce stage de pilotage, suivez le lien.
Plus de 600.000 foyers ont été privés d’électricité mardi soir en Bretagne et surtout dans les Pays de la Loire où 4 à 500.000 foyers étaient encore impactés après minuit. L’électricité a été entièrement rétablie dans les Pays de la Loire dans la nuit de mardi à mercredi, mais quelques centaines de foyers en étaient encore privés en Bretagne, dans la région de Saint-Malo, mercredi avant 7h. La première coupure a eu lieu après un incident au poste de transformation électrique de Rance (Ille-et-Vilaine), touchant 110.000 foyers près de Saint-Malo, puis une deuxième à 22h26 au poste de transformation électrique de Theix (Morbihan), plongeant 25.000 habitants de Vannes et ses environs dans le noir. A Vannes la situation est revenue à la normale à 23h10 et à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) la moitié des clients EDF impactés étaient de nouveau raccordés peu après minuit après la mobilisation d’équipes de renforts de RTE. A 22h22, un incendie s’est déclaré près de la centrale électrique de Cordemais (Loire-Atlantique), rapidement éteint par les sapeurs-pompiers mais causant déjà quelques coupures, avant un second incident à Cheviré (Loire-Atlantique) à 22h50, a indiqué à l’AFP le délégué RTE pour l’Ouest, Didier Bény. En tout 4 à 500.000 foyers sont privés d’électricité, du sud de Nantes à la Vendée en passant par la côte, comme à Pornic, selon le délégué. Les coupures de Saint-Malo, Vannes et Cheviré auraient pour cause « des incidents sur des appareils de mesure » qui n’auraient pas supporté les fortes variations de températures entre mardi matin et mardi soir, a expliqué M. Bény. Il a précisé que la situation devrait revenir à la normale dans les Pays de la Loire dans la nuit. ERDF a mis à la disposition de ses clients sur twitter un numéro d’appel pour les clients, le 09726750 auquel il faut ajouter le numéro de son département. La canicule s’abat pour la deuxième journée consécutive sur la France qui se prépare mercredi à de nouveaux pics de chaleur après les records de la veille: 38 degrés à Limoges, 37° à Nantes et plus de 40° en Gironde. Mercredi après-midi, la température pourrait atteindre 39 degrés à Paris, tandis que des pics de près de 40 degrés sont prévus dans le sud de la Champagne, la Bourgogne et le Périgord. Dans la capitale, en l’absence de vent, la chaleur devrait s’accompagner d’un épisode de pollution à l’ozone. Quarante départements sont placés en vigilance orange, du Centre au Nord-Est en passant par l’Ile-de-France. Plus de 600.000 foyers ont été privés d’électricité mardi soir en Bretagne mais surtout dans les Pays de la Loire, selon Réseau transport électricité (RTE) qui explique les incidents par les fortes variations de températures. Mardi, dans le centre et l’ouest, plusieurs records pour un mois de juin ont été battus: 40,2 à Cazaux (Gironde), du jamais vu depuis 1968, 37° à Nantes, un niveau inédit depuis 1952, 37° à la Rochelle, 38° à Limoges. A Paris, la température a atteint dans l’après-midi 34,2°C. Bordeaux, Périgueux, Limoges ou Tulle avaient mardi des allures de villes « mortes », les passants ayant déserté rues, terrasses et même fontaines.
En 2014, 94 % de la population des pays à haut revenu de l’OCDE est bancarisée, contre 54 % dans les pays en développement et moins de 5% dans certains pays d’Afrique Subsaharienne (source : Global Findex, Banque Mondiale). Or, pour les pays les moins avancés, l’inclusion bancaire et financière permettrait des gains substantiels en termes d’efficacité économique, donc de croissance et de création d’emplois. Dans ces pays, la bancarisation ne s’effectuera pas à court terme par la prolifération d’agences bancaires, coûteuses et peu adaptées à des territoires aussi vastes. L’émergence de comptes par téléphonie mobile constitue une innovation technologique majeure dans le processus accélérateur de l’accès aux services bancaires et financiers. Dans déjà 13 pays d’Afrique subsaharienne, plus de 10% des adultes possèdent un compte via la téléphonie mobile, 58% au Kenya …. L’innovation est certainement au service de la finance, mais cette finance est au service de l’économie réelle. Et cela ne fait pas débat. Pendant ce temps-là, dans les pays occidentaux, l’innovation technologique révolutionne également le paysage financier avec des transactions sur les marchés financiers s’effectuant en nano secondes mais dont l’analyse avantage/coûts fait débat. Par ailleurs, le comportement les institutions bancaires et financières au cours des années 2000 a confirmé le peu d’efficacité du principe de la discipline de marché, et la Grande Crise a mis en exergue les excès de la finance. La finance est-elle, dans les pays occidentaux, au service du travail et de l’innovation ? Il est possible d’en douter. Le mirage des RoE à 15-20% de l’industrie financière s’est dissipé lorsque la crise a révélé que ces derniers, sans être ajustés des risques, étaient finalement peu significatifs. Le miracle des RoE a plus résulté de l’accroissement du levier et d’une augmentation des risques non capturés par les régulateurs que de véritables gains de productivité. Cependant, institutions financières et entreprises continuent de privilégier, dans leur stratégie, des critères financiers de court terme. Aux États Unis, en mars 2015, c’est la Federal Reserve Bank elle-même qui a refusé les plans de distribution des dividendes de Deutsche Bank et de Santander, et a demandé à Goldman Sachs, JP Morgan et Morgan Stanley de réduire la distribution de profits aux actionnaires. Les banques préfèrent encore distribuer leurs revenus plutôt que de les utiliser à renforcer leurs fonds propres et financer les entreprises innovantes, les « start-up », les PME et les TPE … activité consommatrice de fonds propres. Dans un contexte de profondes mutations des technologies de l’information et de la communication, les business modèles de l’industrie financière vont devoir s’adapter et faire face à la concurrence de nouveaux acteurs. Les plateformes de financement participatif (« crowdfunding ») en sont une illustration. Ces plateformes financent aussi bien les dons (les montants levés en France doublent chaque année), les prêts, assortis ou non d’un intérêt, et les prises de participation au capital. Créée en 2006 (par le français Arnaud Laroche) et introduite au NYSE en décembre 2014, la plateforme Lending Club a déjà permis le financement de projets pour un montant de 7,6 milliards de dollars. Elle a des partenariats avec Google et Alibaba et donc accès à des milliards de « financeurs » potentiels. Des financeurs qui n’hésitent pas à prendre des risques. La finance au service de l’emploi et de l’innovation est une problématique qui ne peut pas se poser dans les mêmes termes pour les pays occidentaux et les pays en développement. Dans les derniers, c’est l’innovation technologique qui va permettre à la banque et la finance d’être au service de la croissance et donc du travail. Dans les pays occidentaux, la finance au service du travail, c’est financer l’innovation et la croissance des PME.
Si la France est connue pour son attachement à son patrimoine, ce n’est encore rien comparé à celui des Etats-Unis. Cet attachement traduit la très grande fierté qu’éprouvent les américains à leur propre culture. Lors d’un incentive dans le Maryland la semaine dernière, j’ai par exemple découvert la Flag House, près de Baltimore, dont l’histoire est assez fascinante. La Flag House ou « maison du drapeau » fut construite en 1793 alors que la prospérité régnait à Baltimore. C’est l’un des plus vieux édifices de la ville, Le bâtiment, soigneusement préservé, comprend encore de nombreux éléments architecturaux et meubles d’origine, mais ce sont les événements qui se déroulèrent à l’intérieur de ces modestes murs qui font l’importance du site. Car c’est là que Mary Pickersgill, une veuve qui fabriquait des drapeaux, réalisa la bannière étoilée qui flotta au-dessus du fort McHenry en 1814, au cours de la guerre angle-américaine qui avait débuté en 1812. Cet immense drapeau est légendaire pour avoir inspiré le poème de Francis Scott Key, celui-là même qui devait devenir l’hymne national américain ! Rendez-vous compte : aux Etats-Unis, on peut donc visiter la maison de la couturière ayant réalisé le drapeau qui a inspiré un poème devenu l’hymne national ! Pour la petite histoire, Mary avait appris à coudre des drapeaux avec sa mère, et toutes deux emménagèrent en 1807 dans la Flag House, où Mary s’établit professionnellement : elle teignait elle-même ses soies, concevait les drapeaux et les cousait. Cela lui permit de subvenir aux besoins de sa famille et, dès 1820, elle eut suffisamment d’argent pour acheter la maison, qu’elle avait jusque-là louée. Mary était une femme remarquable sous tous les aspects et une pionnière pour les femmes du XIXe siècle. Grâce à sa réputation, elle fut chargée en 1813 de coudre l’immense bannière étoilée, de 9 m sur 12, qui est désormais exposée au Musée national d’histoire américaine à Washington. Mary Pickersgill vécut dans la Flag House jusqu’à sa mort, en 1857, et en 1927 la maison fut ouverte au public. Elle est gérée par une association qui l’a restaurée pour lui redonner l’aspect qu’elle avait à l’époque de Mary Pickersgill. Le bâtiment offre une vision fascinante de la vie au XIXe siècle et reflète les humbles origines de la légendaire bannière étoilée. Mais tout de même, pourquoi ne pas aller jusqu’à visiter la maison de la grand-mère de la couturière, si on va jusque là ? Ceci dit, je dois reconnaître que cet incentive aux Etats-Unis m’a bien plu, d’autant qu’il m’a permis de découvrir une région un peu moins touristique (même si tout est touristique, d’une certaine manière, aux Etats-Unis). Comme c’est une bonne agence, je vous laisse le lien vers l’Agence Incentive, qui s’est occupée de notre incentive aux USA.
En changeant le nom de l’UMP en «Les Républicains», l’ancien président de la République engage un mouvement stratégique d’ampleur. Fort peu idéologue de tempérament, Sarkozy croit quand même à l’idéologie, face à une gauche qui, elle, n’y croit plus. De la «droite décomplexée» aux «Républicains», Sarkozy a toujours pu compter sur les impasses, fractures et maladresses de la gauche pour imposer son discours. Nicolas Sarkozy idéologue? Cela pourrait faire sourire beaucoup et pourtant, l’ancien Président poursuit avec méthode sa stratégie de reconquête de l’Elysée en y intégrant une forte dimension idéologique. Reconquête de son parti, unification des droites et, désormais élaboration d’une matrice idéologique susceptible de l’emporter sur la gauche et le FN en 2017. Le choix de donner à son camp le nom «Les Républicains» marque son souhait de capter une référence quasi-unanimement acceptée par les Français. En «guerre de position», Nicolas Sarkozy s’avère un stratège plus redoutable que la gauche. Le premier Sarkozy, celui dont peu se souviennent, rêvait à l’instar d’Alain Juppé et d’Edouard Balladur de transformer le RPR en un centre-droit libéral et européen. Charles Pasqua et Philippe Séguin avaient dénoncé l’influence de cette ligne politique et mené une fronde restée célèbre aux Assises du Bourget de 1990. Après 1997, lorsqu’il devint Secrétaire général d’un RPR présidé par Philippe Séguin, il revendiqua sans cesse davantage l’appartenance du mouvement post-gaulliste à «la droite». A un militant qui lui faisait observer qu’il se sentait «gaulliste de gauche», Sarkozy répondit: Lorsque Sarkozy revint au gouvernement après sept années d’ostracisme chiraquien et un cuisant échec aux élections européennes de 1999 (12,82% des voix, derrière la liste Pasqua-Villiers), il s’empara du thème de la sécurité. Sarkozy, clairement «de droite», à la fin d’une période politique où cette étiquette n’allait non seulement pas de soi mais était rejetée par une bonne partie tant des gaullistes que du centre démocrate-chrétien. De droite, Nicolas Sarkozy avait besoin, en 2002, de prouver à son électorat qu’il savait être «efficace»: il s’empara donc de la thématique de la sécurité dans les semaines qui suivirent la réélection de Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen. Il profita de ce surcroît de popularité pour s’emparer de la machine UMP en 2004. Le fait de se saisir de la sécurité comme thème, puis de l’UMP comme appareil, n’était encore pas suffisant. En 2005, voici tout juste dix ans, le référendum sur le TECE, convainquit Sarkozy de la justesse des prophéties de Patrick Buisson (qui avait prédit 55% pour le non, ce qui, pour qui ne s’aveuglait pas, n’avait rien d’impossible), comme le soulignent Ariane Chemin et Vanessa Schneider dans leur livre, Le mauvais génie. Une lecture géographique, sociale et idéologique du pays démontrait qu’un centre-droit libéral et européen n’avait guère de chance de l’emporter en 2007. Maîtriser son parti, refonder son discours, imposer ses thèmes et sa vision du monde, Nicolas Sarkozy s’est montré méthodique. Plus encore qu’un squatteur de concepts, Sarkozy est un bernard-l’hermite du discours politique: il habite les coquilles que les autres ont abandonnées, vidées de leur contenu et auxquelles il donne une nouvelle fonction. Entre 2005 et 2007, Nicolas Sarkozy s’était appuyé sur Emmanuelle Mignon et sur un important de travail de synthèse idéologique. La «droite décomplexée» avait vu le jour, articulant «rupture» et «ouverture», combinant vocabulaire «de gauche», à l’époque emprunté aux documents de la CFDT, avec imaginaire de droite. Le vocabulaire des années 2005-2007 est à bien des égards «social-démocrate» et le projet du candidat, qui assumait d’être de droite, laissait déjà la place en mars 2007 à des discours à connnotation identitaire (discours de Caen et Besançon de mars 2007). Sarkozy s’appuyait alors sur la fusion des droites et les faiblesses de la gauche pour engager la conquête du pays. Il s’adressait à la fois au peuple de droite, à son désir de rupture et flattait une gauche réformiste, à la mansuétude marquée pour la géopolitique états-unienne de l’époque, et que l’on trouvait rassemblée au sein de la revue Le Meilleur des Mondes. Bernard Kouchner fut l’incarnation de cette «gauche» convertie au sarkozysme.
« Empêcher que les faits ne se réalisent », c’est l’ambition d’un nouveau logiciel prédictif expérimenté par la gendarmerie nationale pour anticiper les grandes tendances de la délinquance sur le territoire. Déjà testé en Bavière ou en Suisse, et utilisé en Californie, ce type de logiciel était encore inédit en France. L’idée est d’analyser certaines catégories de délits fréquents – les cambriolages, les vols, les trafics de stupéfiants ou encore les agressions sexuelles – s’étant produits les cinq dernières années, pour tenter d’en tirer des régularités et de prévoir où et quand ils pourraient se renouveler dans les prochains mois. Ce « lissage exponentiel » est traité par les chefs de service. « A eux ensuite d’adapter leurs moyens et d’exploiter au mieux ces renseignements criminels dans leurs zones », écrit 20 Minutes. Par exemple en augmentant le nombre de patrouilles aux abords des commerces.
Jeudi dernier, je me suis rendu à Bordeaux pour participer à un séminaire sur le monde du travail. La question du temps de travail a évidemment été un des problèmes centraux. Si les participants ont eu droit aux poncifs habituels sur ce type de sujet, une intervention en particulier m’a donné envie de vous l’exposer brièvement. L’orateur y décrivait en effet pourquoi l’homme allait travailler de moins en moins… pour gagner de plus en plus. Et il ne s’agissait pas même d’une divagation, car cette mutation est déjà amorcée depuis près d’un siècle ! Les différentes innovations qui ont fait leur apparition avec la révolution industrielle nous ont en effet offert la possibilité d’accroître la richesse globale, de vivre mieux, plus longtemps d’une part et en meilleure forme. Un travail à notre époque réclame moins de temps et se révèle moins dommageable pour la santé qu’il y a une siècle. On l’oublie un peu vite, mais il est peut-être bon de le rappeler : nous bénéficions aujourd’hui d’une qualité de vie dont même les nobles ne pouvaient rêver il y a deux siècles. L’idée selon laquelle à l’avenir, nous devrons tous travailler jusqu’à l’âge de cent ans n’a donc pas le moindre sens. C’est le contraire qui va arriver. La recherche multiplie la productivité de l’homme et lui permet de travailler de moins en moins, dans de meilleures conditions, tout en gagnant en valeur ajoutée. Dans notre monde occidental, le temps où le secteur agricole représentait 50 % de la population active est depuis longtemps fini. Grâce aux tracteurs, à des semences améliorées, aux engrais et à la progression des techniques, nous nous sommes affranchis de cette pénibilité. Au cours de ces derniers siècles, nous avons avant tout destiné l’augmentation collective de l’espérance de vie et de la richesse à toujours plus de temps libre. Le fait de devoir aujourd’hui travailler de nouveau plus longtemps n’est somme toute que passager. Nous avons seulement pris de l’avance sur un capital qui n’avait pas encore constitué. Cependant, l’évaluation la plus rationaliste relative à notre avenir permet de bien augurer davantage de richesse, moins de travail et plus de temps libre. S’il ne fallait retenir qu’une chose en définitive de ce séminaire à Bordeaux, c’est que, contrairement à ce que les médias prétendent, il y a de quoi se réjouir. Et ça, c’est déjà un sacré quelque chose ! Suivez le lien pour obtenir plus d’informations sur les dates et thématiques du prochain séminaire à Bordeaux.
La publication en anglais par Harvard university press du dernier livre de l’économiste Thomas Piketty fait événement. Revue de presse. Rareté des raretés dans le petit monde feutré de l’édition universitaire, la parution aux Etats-Unis du Capital au XXIe siècle (Seuil, 2013), le plus récent ouvrage de l’économiste français Thomas Piketty, a été avancée d’avril à mars, tant il était attendu. Capital in the Twenty-First Century (Harvard university press, 696 p., 35 euros) achève d’asseoir sa réputation dans le monde anglo-saxon. Déjà surnommé par certains le « inequality guru »,Thomas Piketty s’apprête à être adoubé par les économistes américains les plus éminents. Le 16 avril, il prononcera une conférence à la City university of New York, qui sera suivie par un commentaire livré par les économistes Paul Krugman, Joseph Stiglitz et Steven Durlauf (moins connu, ce dernier occupe une place d’influence depuis qu’il a co-dirigé la publication d’un dictionnaire The New Palgrave Dictionary of Economics (2008)). La conférence sera retransmise en direct sur Internet. La presse s’est déjà emparé de son livre et les éloges pleuvent. Le bihebdomadaire The American Prospect n’y voit rien de moins que le « Triomphe de Piketty ». Les critiques ne manquent pas non plus et portent notamment sur les propositions politiques avancées par l’auteur. Sans prétention d’exhaustivité, nous nous arrêtons ici sur les articles qui font le plus autorité et les points de débats qu’ils soulèvent.Capital Le célèbre économiste Paul Krugman vient de faire paraître un long article dans la New York Review of Books où il vante, sans retenue, les mérites du Capital au XXIe siècle. Thomas Piketty était déjà bien connu pour le travail statistique pionner mené avec Emmanuel Saez et Anthony Atkinson pour chiffrer les inégalités. Il passe maintenant à une nouvelle étape et son livre vient révolutionner notre manière d’aborder les disparités économiques en remettant les riches au centre du débat, souligne Paul Krugman. En annonçant l’avènement d’un « capitalisme patrimonial », ce livre « va changer la façon dont nous pensons notre société et l’économie ». Les conclusions sont en effet audacieuses. La redistribution des revenus irait désormais des salariés vers les détenteurs du capital, une tendance qui devrait s’accélérer, si rien n’est fait. La croissance (g) devrait en effet rester amorphe alors que le capital (r) se montrera plus performant, comme il a eu tendance à le faire historiquement. Une formule résume cette réalité. La synthèse qu’il opère force l’admiration, estime Paul Krugman. Cependant, « un tour de passe-passe fait sans duperie, ni malhonnêteté » entache « légèrement » la réussite de l’économiste français. La puissance du 1% des Américains les plus riches a cru pour des raisons que Thomas Piketty ne peut pas expliquer avec les outils développés. Les très hauts salaires sont après tout d’une « radicale nouveauté ». Bien que Paul Krugman y voit un manque de rigueur, il refuse de se montrer trop dur, tant il reste convaincu de la qualité, voire de l' »élégance » de ce livre. James Kenneth Galbraith, économiste keynésien, se montre lui franchement critique dans un article paru dans la revue Dissent. Ses propres travaux sur les inégalités, s’appuyant sur des données historiques et récentes, l’amènent à contester les prétentions de Thomas Piketty d’être « l’unique héritier de Simon Kuznets, le grand penseur des inégalités du milieu du siècle dernier » et que seule l’étude des registres fiscaux permet d’apprécier ce phénomène. « Ce qui est faux, martèle James Kenneth Galbraith. En vingt ans de recherche, l’auteur de ces lignes s’est intéressé aux registres des salaires pour mesurer l’évolution des inégalités. Un article publié en 1999 avec Thomas Ferguson arrive aux mêmes conclusions que Thomas Piketty. » Il lui reproche surtout de ne pas bien définir le terme de capital. Le professeur à l’Ecole d’économie de Paris ne distinguerait pas les revenus du capital productif et ceux générés par des actifs financiers. James Kenneth Galbraith estime en effet que l’ennemi, c’est la finance, et ne voit pas comment on peut développer une théorie de la croissance, le projet de Thomas Piketty, à partir de données qui n’ont rien à voir avec le capital productif, nécessaires pour faire tourner la machine.
Un éditorial du journal britannique The Sun, traitant les migrants de «cafards» a suscité une vive réaction à l’ONU à Genève, où le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a exhorté Londres de tout faire pour «juguler l’incitation à la haine par les tabloïds britanniques». «Dans un langage très similaire à celui employé par le journal Kangura et la Radio des Mille Collines au Rwanda au cours de la période précédant le génocide de 1994, l’éditorialiste du Sun (Katie Hopkins, NDLR), déclare: « Ne vous trompez pas. Ces migrants sont comme des coquerelles »», a dénoncé le Haut-Commissariat. Le Haut-Commissaire, Zeid Ra’ad Al Hussein, a notamment demandé à tous les pays européens d’adopter «une ligne plus ferme sur le racisme et la xénophobie» qui selon lui «sont autorisés, sous le couvert de la liberté d’expression, à alimenter un cercle vicieux de diffamation, d’intolérance et de politisation des migrants et des minorités européennes marginalisées tels que les Roms». L’article publié le 17 avril par le Sun débute par ces mots: «Montrez-moi des images de cercueils, montrez-moi des corps flottants dans l’eau, faites jouer les violons et montrez-moi des gens maigres qui semblent tristes. Je n’en ai toujours rien à faire». L’éditorialiste du tabloïd plaide aussi pour l’utilisation de canons pour stopper les migrants, déclarant que «faire quelques trous au fond de tout ce qui peut ressembler à un bateau serait également une bonne idée». Lundi dernier, une ONG britannique, the Society of Black Lawyers, a dénoncé le Sun à la police britannique et demandé une enquête pour déterminer si cet article pourrait constituer une incitation à la haine raciale, au regard de la loi sur l’ordre public de 1986. «Les attaques verbales sournoises contre les migrants et les demandeurs d’asile par les tabloïds britanniques se poursuivent depuis trop longtemps, sans être contestées d’un point de vue légal. Je suis un défenseur inflexible de la liberté d’expression, qui est garantie par l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), mais cette liberté n’est pas absolue», a encore déclaré M. Zeid. Ce genre d’écrits, basé sur la haine, l’antisémitisme et le racisme ont été «utilisés par les médias nazis dans les années 30, a-t-il ajouté. Plus globalement, M. Zeid a estimé que cela fait des années que les tabloïds britanniques publient des articles contre les étrangers. «Beaucoup de ces histoires ont été grossièrement déformées et certaines relèvent de l’affabulation pure et simple», a-t-il ajouté en dénonçant ce processus «de diabolisation». «L’histoire nous a montré, encore et encore, les dangers de la diabolisation des étrangers et des minorités, et il est vraiment extraordinaire et profondément scandaleux de voir ce type de tactique être utilisé dans toutes sortes de pays, simplement parce que le racisme et la xénophobie sont si faciles à éveiller pour gagner des voix ou vendre des journaux», a-t-il conclu.